De l'art de la diplomatie
Les tensions entre Taïwan et la Chine n’ont jamais été aussi tendues que depuis ces dernières semaines, au point que de nombreux observateurs considèrent désormais que le risque d’un conflit armé est très élevé.
Mais est-ce un hasard ? Ce symptôme comparable à une forte fièvre est-il isolé ou fait-il au contraire partie d’un syndrome signalant un dysfonctionnement plus profond des relations diplomatiques à l’échelle mondiale ?
Deux blocs s’affrontent ouvertement : l’Ouest et la Chine. Les quelques pays asiatiques, tels le Japon ou la Corée du Sud, qui ont également pris position contre la Chine, sont pour la plupart des alliés stratégiques forts de l’Amérique, en particulier sur les plans économiques et militaires. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : des jeux d’alliance pour constituer un front le plus large possible contre celui désigné « ennemi commun » : l’empire du Milieu.
Les actions conjointes ou, en tout cas, simultanées de plusieurs pays contre la Chine se sont soudainement intensifiées sous l’ère Donald Trump, mais ne se sont pas pour autant calmées avec l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, au contraire ! Il ne faut pas y voir une vision personnelle de Trump ni une de ses fameuses lubies, mais bien davantage un phénomène de concomitance entre sa prise de fonction et l’impressionnant et d’évidence inquiétant développement économique de la Chine sur le plan mondial !
Car, avant même la question du (non) respect des Droits de l’Homme par le pouvoir chinois, systématiquement mise en avant par les medias occidentaux, s’en pose une autre, bien plus importante aux yeux des régimes ultra-libéraux : celle du commerce. Battre les Chinois sur ce terrain apparaît, depuis le début de ce millénaire, comme un combat perdu d’avance. De quoi remettre en cause la suprématie américaine et, par-delà elle, celle de l’Ouest vis-à-vis de l’Est, du Nord vis-à-vis du Sud.
La Chine n’hésite pas non plus à nouer les pires alliances, avec des pays soumis aux régimes les pires qui soient, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud… Ni sentiment ni politique, juste l’efficacité économique. Le moteur du commerce n’a d’évidence pas besoin d’être ultra-libéral pour allégrement passer outre le facteur humain.
Alors pleuvent les contre-attaques.
Nous connaissons déjà (chronique du 17-12-20 : De Roosevelt à Trump… de Mao à Xi Jinping) l’existence des Five Eyes, alliance entre USA, UK, Canada, Australie, et N.Z., pour contrer l’avancée chinoise. Comme si cela ne suffisait pas, une autre alliance s’est formée tout récemment, cette fois entre les USA, le Japon, l’Inde et l’Australie : le QUAD.
Lors du développement de la 5G dans le monde, la société chinoise Huawei, la plus avancée dans ce projet, est devenue la cible de nombreuses attaques (accusations d’espionnage contre ses dirigeants, exclusion de tous les appels d’offre dans plusieurs pays, dont l’Australie, qui, par la voix de son Premier ministre, Scott Morrison, arguait à son tour de sécurité nationale).
Le même Morrison, dont la fonction semble si souvent se limiter à faire écho aux décisions américaines, exigeait haut et fort qu’une enquête soit diligentée en Chine pour déterminer les « véritables » causes de la pandémie Covid 19, laissant entendre, à demi-mots que la Chine portait seule la responsabilité d’une erreur (ou, pire, d’un acte volontaire ?) d’origine humaine.
Australie toujours qui, alors que l’état du Victoria signait un accord avec la Chine dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie, n’a pas hésité, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, à le dénoncer (et l’annuler), le jugeant « incompatible avec la politique étrangère de son pays » !
Est-ce que ce jeu dangereux du « Un pas en avant, deux pas en arrière » en a inspiré d’autres sur le plan diplomatique et économique ? Eh bien oui. Et je pense ici… à la France et à l’Europe. Notre Président s’est clairement rangé, et il n’est pas le seul en Europe, derrière la position des Five Eyes et du Quad, contre la Chine.
Ainsi, il y a trois jours, un vote du parlement européen, à la majorité écrasante de 599 voix pour et 30 voix contre, a bloqué le traité qui avait été signé le 30 décembre dernier, concernant les investissements entre l’Europe et la Chine. Il avait pourtant été signé après plus de sept années de très difficiles négociations (cf. chronique du 21-12-20 : Traités commerciaux Chine-Occident : complément d’information). Il s’agit là d’un énorme revers, sous forme de camouflet, pour la Chine.
Quant à la France, elle persiste et signe en participant ouvertement, depuis la mi-mai, à des exercices militaires communs avec les USA, le Japon et… l’Australie, en mer de Chine !
L’escalade semble sans fin. Ses conséquences sont innombrables et pas toujours bien visibles. Elles impactent les étudiants dans leurs choix universitaires, les employés et les ouvriers de milliers d’entreprises, les consommateurs, les militaires envoyés dans des zones de graves tensions… Est-il bon de laisser ainsi monter la fièvre ?
La Chine n’a jamais démontré de grands talents en matière de diplomatie, mais les pays occidentaux sont-ils certains de toujours bien maîtriser ce grand art, dont Dufy disait :
« Manier des couleurs et des lignes, n'est-ce pas une vraie diplomatie, car la vraie difficulté c'est justement d'accorder tout cela. »
et George Courteline :
« Pour le diplomate, le dernier mot de l'astuce est de dire la vérité quand on croit qu'il ne la dit pas, et de ne pas la dire quand on croit qu'il l'a dit. » Publié le 23/05/2021
Allez hop ! Un nouveau Coup de cœur !
Ce n’est pas la première fois qu’un de mes ouvrages est « Coup de cœur de France Inter » et, je le dis sans fausse honte, cela me fait bien plaisir !
Cette fois, il s’agit de Mush, l’Incroyable Odyssée (le deuxième des trois opus consacrés au Grand Nord et plus particulièrement l’Alaska). (Se reporter aux pages consacrées à cet ouvrage sur ce site)
Il est pourtant paru en 2015, après que le manuscrit ait été Lauréat de la Bourse Création du C.N.L . (Centre National du Livre).
Il est vrai que les événements récents suffisent à expliquer sa remise en lumière, puisque le sujet central du livre porte sur… une pandémie de diphtérie (qui aurait pu très vite devenir mondiale) dont le foyer a démarré dans la ville portuaire de Nome (Alaska). Très documentée, l’histoire s’appuie sur des faits réels et des personnages qui ont en effet été les acteurs de cette incroyable odyssée. Une course contre la maladie qui s’est déroulée dans des conditions extrêmes, au péril de la vie des mushers et de leurs chiens de traîneau. On y retrouve des questions telles que : le confinement, la fermeture des frontières, l’accès inégal aux soins selon les populations, le sacrifice des uns et le profit engrangé par les autres, les incertitudes liées au vaccin et toute la difficulté de l’approvisionnement et du stockage de celui-ci ! Une véritable aventure, traitée comme telle, pour rendre hommage à la poignée de héros qui se sont sacrifiés pour sauver la vie de milliers de leurs congénères, et en particulier les enfants, premières victimes de la diphtérie.
Bref, un récit « d’actualité », relatif à l’année 1925, il y a donc pile un siècle de cela ! Publié le 19/05/2021
Ecriture et lecture, les deux mamelles de l'industrie du livre.
La question clé qu’un écrivain (œuvrant pour être publié) ne manque pas de se poser est la suivante : « y-a-t-il encore seulement des… lecteurs ? » Chacun le sait, l’aboutissement logique de l’écriture reste tout de même… la lecture !
Habitant Paris et privilégiant les transports en commun pour me déplacer, je garde le clair souvenir qu’en remontant le temps d’au moins une décennie, il était fréquent d’observer des voyageurs le nez plongé dans leur livre, au risque parfois de rater leur station, tant cette bouffée de rêve, d’aventure, de romantisme, de poésie, prise avant ou après une dure journée de labeur, entre deux rendez-vous… leur était salutaire. Aujourd’hui, je me demande où sont passés ces lecteurs. Je vois toujours autant de voyageurs cherchant à s’échapper d’une réalité qui, sans doute, leur pèse un peu, le nez plongé dans… leur téléphone portable ! Pour un livre ouvert, trente écrans allumés ! Il m’arrive d’être indiscret et de jeter un œil par-dessus l’épaule de celui ou celle qui reste ainsi les yeux fixés sur cette minuscule fenêtre colorée. Et presque chaque fois, un jeu est en cours, un épisode de série se déroule, des officines de shopping se vantent, Faust vend son âme à Méphistophélès en échange du quart d’heure de célébrité que lui promettait Andy Warhol.
Pas d’angoisse à avoir pour autant, puisque les organismes les plus sérieux et les plus officiels de la chaîne du livre nous l’affirment, à travers la parution de leurs derniers baromètres : « La vente des livres n’est pas en baisse, au contraire, elle serait même en légère augmentation ! » Ne vivons-nous pas une époque formidable ?
Bien sûr, casse-pieds comme je sais l’être, je m’interroge : si ces trois, cinq ou sept heures par jour désormais consacrées aux écrans (téléphone, ordinateur, tablette, télévision…) ne le sont pas au détriment des heures de lecture, alors ? Quelle autre de nos activités quotidiennes a-t-elle ainsi été sacrifiée pour satisfaire aux nouveaux dieux de notre univers que sont les Gafam et leurs nombreux messagers ailés autant que zélés et biberonnés à l’électronique ? J’hésite à proposer une réponse.
De toute façon, pourquoi jeter la pierre sur les écrans (au risque de les briser), alors que le livre, lui aussi, propose le plus souvent un moment d’évasion plutôt qu’un ancrage dans notre vie sociale et affective. C’est du moins un argument que je crois déjà entendre.
D’ailleurs, la lecture, à quoi bon ? Si ce n’est une bonne lecture. Je pense ici à Rousseau, auteur émérite ne craignant pas de se tirer une balle dans le pied en affirmant (en 1762 !) « La lecture est le fléau de l’enfance » (Émile ou De l’éducation) : « A peine à douze ans, Émile saura-t-il ce que c’est qu’un livre ? Mais il faut bien au moins, dira-t-on, qu’il sache lire. J’en conviens : il faut qu’il sache lire quand la lecture lui est utile ; jusqu’alors, elle n’est bonne qu’à l’ennuyer. »
Eh oui, ne confondons pas le message avec le messager, le contenu avec le media. Ce qui compte, c’est la qualité de l’intention et l’usage qui en sera fait. La conclusion s’impose d’elle-même, sous la forme parfaite de l’Ouroboros : pas d’écriture sans véritables lecteurs, pas de lecteurs sans véritable écriture. Oui, nous vivons une époque formidable.
Mais je vous sens trépigner à votre tour et prêts à interroger : « Qu’est-ce qu’une véritable écriture ? » Et, par-delà, qu’est-ce que la vérité ?
N’en déplaise aux religions de tous poils (ou de toutes barbes), il est bien possible que la vérité… n’existe pas ! Les Chinois « anciens » en étaient d’ailleurs convaincus. Par conséquent, une écriture véritable n’implique pas nécessairement de s’inscrire dans la réalité (« Ouf ! », soupirent les hordes d’auteurs-trices de fictions). Et le mieux, est encore de prendre un bien bel exemple d’écriture « véritable ».
Cette année, (précisément en avril dernier), nous pourrions fêter les 75 ans de la parution d’un ouvrage merveilleux pour beaucoup : Le Petit Prince. Considéré comme un chef d’œuvre de la littérature, ce récit onirique de Saint-Exupéry (et quasi prémonitoire, puisqu’il est paru deux ans après l’accident d’avion qui a cette fois été fatal à l’auteur) a été vendu à plus de 200 millions d'exemplaires dans le monde entier ! Plus étonnant encore que ce tirage digne du Guinness des records : les traductions en 361 langues et dialectes… preuve de la pensée universelle dont usait Saint-Exupéry pour toucher le cœur et l’âme de lecteurs issus de milieux et de cultures si différents. Les célèbres répliques du Petit Prince, de la rose ou du renard ont ému des générations d’enfants promis à devenir adultes (« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent »). C’était il y a 75 ans, trois-quarts de siècle. Se pourrait-il qu’un rêve, fût-il universel et véritable, ne soit jamais appelé à devenir réalité ? Publié le 12/05/2021
Le mouvement de balancier épargnera-t-il les anges ?
Vous connaissez le principe du mouvement de balancier, parfois illustré par ces objets en métal, posés sur des bureaux, dans lesquels une boule d’acier suspendue à un fil en heurte d’autres, provoquant l’envolée de la dernière bille de la rangée. Quelle que soit l’application, le principe physique est le même : plus fort est le mouvement dans un sens, plus fort sera le retour dans l’autre ! Action, réaction.
Cela s’applique également à nos façons de penser et de vivre en société. Ainsi, certains actes commis avec force violence provoquent des retours tout aussi violents. Par exemple, des communautés ayant souffert d’agressions constantes à propos de leur identité ou de leur culture peuvent être amenées à réagir en ayant recours à des actes et pensées plus extrêmes. La religion, la politique alimentent régulièrement ces batailles incessantes entre groupes que les idées divisent. Le sexe aussi !
Je viens en effet de lire une information à propos d’un mouvement qui ne cesse de se développer à travers le monde, notamment en Hollande ou encore… en Australie. Il milite pour la bonne santé mentale des victimes de discrimination sexuelle, ainsi que pour la liberté de chacun de choisir son orientation en la matière. Une bannière les regroupe sous le sigle de : « LGBTQIA+ », (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers, Intersexes, Asexuels, et + pour… tous les autres.), et qui entend se libérer du joug des seuls hétérosexuels.
Il est vrai que le déni, le mépris, les insultes, les actes violents en tous genres dont les « LGBTQIA+ » ont été et sont encore les victimes un peu partout dans le monde, justifient pour le moins que des mesures correctives et préventives soient prises dans nos sociétés dites évoluées. Or, clairement, il s’agit ici avant tout d’une question… d’éducation.
C’est pourquoi, diverses mesures sont actuellement prises pour, comme on dit, « changer les mentalités », et, en tout cas tenter de retenir l’attention de toute la population sur le sujet. Le moins que l’on puisse dire, c’est que lesdites mesures ont de bonnes chances d’atteindre leur objectif, et de provoquer un sacré choc en retour !
D’abord, il va falloir s’habituer à ne plus s’exprimer, ou presque, qu’en mode… acronymique ! Par exemple, l’information que je viens de lire concernant l’Australie, explique que « la NWMPHN entend soutenir les personnes LGBTQIA+ en abolissant les comportements qui les discriminent. » !? Une traduction s’imposait déjà pour l’acronyme LGBTQIA+, une autre est nécessaire pour NWMPHN : North Western Melbourne Primary Health Network.
Ensuite, il faudra accepter de ne plus avoir aucune distinction de sexe en ce qui concerne les lieux publics (douches, toilettes…) (allez hop : finissons-en, avec les pudibonderies mal placées) et les groupes sociaux, sportifs, etc.
Enfin, pour un sujet qui concerne directement le monde littéraire (entre autre), TOUS LES MOTS SEXUES devront désormais être exclus, bannis, rayés, oubliés ! Plus question de dire ou écrire : « papa », « maman », « femme », « époux », « copine », « amie », « amant », « maîtresse », et, j’imagine : « tante », « oncle », « cousin », « cousine », etc. Bref, tout mot qui permettrait d’identifier le sexe ou la sexualité d’une personne. Si Feydeau avait dû naître dans notre siècle, nul doute qu’il aurait renoncé à écrire le plus petit vaudeville.
Un recensement exhaustif à partir du dictionnaire serait précieux. Mais il s’agit certainement de centaines, voire de milliers de mots (dans chaque langue) qui sont visés par cette nouvelle mesure. Sans compter tous ceux qui poseront question, laisseront dans le doute. Il me semble trouver là une suite logique (car née pour les mêmes raisons et avec les mêmes louables objectifs) du débat sur l’écriture inclusive (évoqué dans la rubrique du 28/02 dernier).
Une langue nouvelle, hermaphrodite, est sur le point de naître ; une éradication massive d’être commise… à laquelle seuls les anges pourront sans doute échapper puisqu’ils ont eu la bonne idée, eux, de se passer de sexe ! Publié le 16/04/2021
Il y a 200 ans...
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles. L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
« Est-ce l’œuvre de Baudelaire ou d’un poète chinois ? », s’interrogeait celle qui m’a initié il y a si longtemps à la métaphysique chinoise, la regrettée Marie-Ina Bergeron, dans son ouvrage : Ciel/Terre/Homme, le Yi Jing.
En l’occurrence, il s’agit bien de vers écrits par Charles Baudelaire, dans le sonnet intitulé Correspondances, tiré de son recueil Les Fleurs du Mal.
Celui qu’une quête constante de la perfection rendait d’une humeur sombre et mélancolique, est né il y a 200 ans, le 4 avril 1821. On dit souvent de lui qu’il a révolutionné l'art de la poétique. Nul doute qu’il aura été le précurseur de mouvements et d’auteurs nouveaux.
Nous lui devons aussi un remarquable travail de découverte et de traduction des contes d’Edgar Allan Poe, autre poète « maudit » en quête de vérité, à qui il voue son admiration. Baudelaire consacre plus de 15 ans de sa vie à faire connaître les écrits de son confrère américain, de 12 ans son aîné, et en particulier les fameuses Histoires extraordinaires.
Charles Baudelaire décède à Paris, à la fin de l’été 1867. Il n’a que 46 ans, mais c’est déjà un vieillard que la syphilis achève de dévorer. C’était juste dix ans après la parution des Fleurs du Mal, ouvrage encensé aujourd’hui, mais qui lui valut les pires jugements de son vivant.
À lire et à relire : Ciel/Terre/Homme, le Yi Jing. Marie-Ina Bergeron. Ed Guy Trédaniel Les Fleurs du Mal. Charles Baudelaire. Histoires extraordinaires. Edgar Allan Poe. Traduction C Baudelaire. Michel Levy frères. Publié le 04/04/2021
Aux origines de Tintin
Après le chien Ergé, membre éminent du Collège de Pataphysique évoqué dans une précédente chronique, voici un autre mystère résolu, précisément à propos de Tintin et de son chien Milou.
Connaissez-vous la jolie petite ville de Saint Benoît, dans le Poitou ? Moi, oui. J’ai eu la chance d’y être invité il y a 7 ans, à l’occasion du Prix Benjamin organisé par la ville, dont mon ouvrage, Zhang le peintre magicien était cette année-là le lauréat. Je garde un excellent souvenir de mes rencontres et de mon séjour sur place. C’est également à cette occasion que je dois d’avoir appris l’existence de deux « personnalités » qui ont de toute évidence marqué le célèbre auteur belge Hergé dans le passé, à savoir : Robert Sexé et René Milhoux.
Selon les informations recueillies sur place, le premier a fini sa vie à Saint-Benoît et aura, des années plus tôt, inspiré à Hergé le personnage de Tintin, le nom du second expliquerait celui attribué au compagnon du jeune reporter, le fidèle Milou !
Le texte sur la photo ci-dessous n’étant pas forcément lisible, en voici un extrait « en clair » : Grand voyageur et reporter et photographe, Robert Sexé (1890-1986) a marqué l’histoire de la moto en réalisant avec H Andrieux, en 1926, le premier tour du monde à moto avec le concours de la firme belge Gillet-Herstal. …/… Il réalisa aussi le premier reportage chez les Soviets (URSS) en 1925. Grand ami de René Milhoux, mécanicien et recordman de vitesse de l’époque, Robert Sexé aurait inspiré le personnage de Tintin à Hergé qui, comme lui, travaillait pour le journal « Le Vingtième Siècle ».
Photo P V
C’est toujours un bonheur de découvrir les petits secrets qui sont à l’origine des histoires et de leurs personnages ; la façon dont les auteurs disséminent ces indices au fil de leurs scénarios, sans s’inquiéter de savoir s’ils seront un jour décodés ou non, peut parfois conduire à de belles « chasses au trésor ». Publié le 02/04/2021
Le Chant des Galahs chez Mikros Noir
Il ne me reste plus qu’à espérer que les librairies restent encore quelque temps un lieu essentiel ! En effet, les Éditions de l’Aube viennent de me confirmer la sortie en librairie, dans les jours prochains, du Chant des Galahs au format Poche, dans la très belle collection Mikros Noir de cette même maison. Voici la couverture :
J’ai un exemplaire en main, et je suis vraiment heureux du traitement que l’éditeur a accordé à l’ouvrage : illustration, mise en page, excellente lisibilité du texte (rare dans ce format)… tout est réussi. Le prix : 12.90€
Si vous avez aimé ce récit et souhaitez le faire découvrir à votre entourage, c’est vraiment le bon moment.
Le Chant des Galahs Éditions de l’Aube Collection Mikros Noir Publié le 31/03/2021
Le mystère des Trois Satrapes
Pour mieux comprendre le « Mystère des Trois Satrapes » et les origines du très fermé et tout aussi mystérieux Corps des Satrapes issu du Collège de Pataphysique, une petite visite à la Cité Véron, près de Pigalle, à Paris, peut s’avérer précieuse.
Dès la grille de la modeste impasse franchie, on peut découvrir la plaque murale que voici :
Photo P V
Ainsi, Jacques Prévert s’installe au numéro 6 de la petite ruelle pavée, avec sa femme Janine et sa fille Michèle, surnommée Minette, en ayant comme voisins Boris Vian (venu un an plus tôt) et la jeune artiste suisse-allemande Ursula Vian-Kübler, que ce dernier vient tout juste d’épouser.
Un des intérêts qu’offre cet appartement pour les Prévert est la terrasse (partagée avec les Vian) qui s’ouvre derrière les ailes du fameux Moulin Rouge. Celle-ci nécessita plusieurs aménagements (dont l'installation de baignoires à "pattes de lions" servant de bacs à fleurs) avant de pouvoir accueillir en diverses occasions les étonnantes réunions du Collège de Pataphysique, fondé quelques années plus tôt par les deux compères, et qu’ils définissent comme une « Société de recherches savantes et inutiles ». Les trois plus éminents membres dudit Collège, à savoir : Vian, Prévert ainsi que le chien briard de celui-ci, Ergé, constituèrent le Corps des Satrapes, qui donna son nom à la célèbre terrasse : « Terrasse des Trois Satrapes ».
On peut imaginer que le chien Ergé, qui aura assisté à tant de réunions et discussions entre les deux grands poètes, n’était plus tout à fait un chien comme les autres, à la fin de sa vie… de chien. Nous n’avons hélas trace d’aucun témoignage recueilli auprès des autres quadrupèdes du quartier, les « loulous de Pigalle », sur leur appréciation d’Ergé, très honorable « chien savant ». Publié le 30/03/2021
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