Tous les moyens sont-ils bons pour remporter les élections ?
À l’heure même où s’ouvre le procès de Donald Trump aux États-Unis, pour avoir incité des partisans à investir le Capitole par la force, et après que ce même Donald Trump n’ait cessé de faire courir mensonges et rumeurs sur d’hypothétiques fraudes électorales, seules capables d’expliquer sa non réélection, il est intéressant de noter que des techniques identiques de manipulation et de désinformation ont cours, en ce moment même, de l’autre côté de la planète !
Je veux parler de la Birmanie (déjà évoquée dans ma chronique du 1er février : « Nouveau coup d’état au Myanmar »).
Il serait légitime, en effet, de s’interroger sur les réelles motivations de la junte militaire birmane, qui ont conduit : - à l’invalidation (par la force) des résultats des élections démocratiques de novembre dernier. La LND, parti d’Aung San Suu Kyi, avait remporté 83% des sièges « disponibles » au Parlement (sachant que 25% des sièges y sont « réservés d’office » aux militaires)
- à l’installation d’un état martial dans tout le pays
- à l’arrestation du chef de l’État Win Myint, ainsi que celle de sa Conseillère d’État et ministre des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la Paix) et de diverses personnalités de la LND
- et à une possible condamnation d’emprisonnement ferme pour le Président et sa ministre.
Les seuls motifs invoqués pour justifier de ces incarcérations pourraient prêter à rire si, en réalité les conséquences induites n’étaient pas autrement plus graves. Les deux « inculpés » sont susceptibles d’écoper d’une peine de 3 ans d’emprisonnement. - Aung San Suu Kyi, pour avoir acheté et utilisé pour son usage propre 6 talkies-walkies (sic !) - Le Président Win Myint pour avoir autorisé des véhicules à passer devant le palais présidentiel, « en violation des règles de protection contre la Covid » (re-sic !) Des motifs tellement ridicules qu’ils ne peuvent qu’encore plus alimenter la colère et le sentiment d’injustice déjà profonds du peuple birman.
Seulement, si les militaires restent conformes à leur manque de finesse, ils conservent également leur efficacité. Une confirmation de la peine suffira à supprimer toute chance aux deux intéressés de se représenter à un processus électoral pour toute la durée de leur condamnation. Leur parti serait même contraint de les radier définitivement.
Ces derniers mois, la junte, bien décidée à faire fi du processus démocratique et à dénier à son peuple toute évolution en ce sens, avait déjà dénoncé à force cris « l’irrégularité du scrutin du 8 novembre », et dénoncé pêle-mêle, à la façon de Trump, les « millions de bulletins de vote frauduleux » et « la partialité de la Commission électorale ». Comprenant que cela ne suffirait pas, elle fomente son coup d’état le 1er février et se prépare maintenant à éliminer des prochaines élections les candidats du peuple. Il faut dire que le parti de la junte, l’USDP n’a pas brillé par ses résultats lors des dernières élections (seulement 6% des sièges remportés à la Chambre Haute et 8% à l’Assemblée Nationale).
À la manœuvre : l’ancien chef des armées et senior général Min Aung Hlaing, l’ennemi de toujours d’Aung San Suu Kyi, et actuel Président du SAC, le puissant State Administrative Council. Déjà visé par des sanctions sur ses intérêts à l’étranger, de la part de l’ONU et des États-Unis, on peut imaginer que Min Aung Hlaing ait tout à craindre d’un trop fort virage démocratique de la nation birmane. La constitution pourrait être révisée et les clauses protégeant les militaires être levées. Lui et d’autres membres de la junte auraient alors de nombreux comptes à rendre pour leurs multiples malversations, tant devant la justice de leur pays qu’à l’international. A nouveau, l'histoire en cours pour D Trump. Peut-être même serait-ce leur tour d’être incarcérés, et pour beaucoup plus longtemps ?
En attendant, si la LND se voit privée de ses candidats (pendant au moins 3 ans), la junte et l’USDP auront toutes leurs chances pour les prochaines élections que les Généraux « promettent » de réorganiser… dans un an !
Publié le 11/02/2021
Un bel exemple « d’entraide » entre différentes espèces de la faune australienne
Ce n’est un secret pour personne, l’Australie est à présent soumise à un constant « régime sec », avec des régions de plus en plus étendues qui ne reçoivent presque plus d’eau de pluie. Les incendies violents qui en résultent n’arrangent rien. Peut-être avez-vous encore en tête, d'ailleurs, ces images terribles de koalas, de reptiles, de possums incapables d’échapper aux brasiers. L’Est de l’île continent, qui termine peu à peu sa saison d’été, est à nouveau soumise à des incendies, mais surtout à une terrible sécheresse qui, à nouveau, menace les survivants de la catastrophe climatique de l’année dernière.
Au milieu de ce triste constat, une observation étonnante et heureuse a été faite par des fermiers et des biologistes. Ils ont été témoins de l’aide providentielle que les wombats apportent aux autres espèces animales qui partagent leur territoire.
Photo PV
Si le wombat ne vous est pas familier, vous pouvez vous référer aux pages 10 à 12 du Carnet de voyage n°3 sur la Tasmanie (consultable et téléchargeable gratuitement depuis la rubrique « Carnets de voyage » de ce site). Il s’agit d’un marsupial herbivore (il en existe en fait 3 espèces) très sympathique (sauf à lire Kenneth Cook et sa Vengeance du Wombat, que je vous recommande vivement). Il est proche du koala. Mais, à la différence de ce dernier, il ne grimpe pas aux arbres ; les pattes bien sur terre, il préfère les terriers au fond desquels il aime s’abriter.
Le niveau des nappes phréatiques ayant considérablement baissé, nos amis aux talents de pelleteuses mécaniques, et aussi de sourciers, se sont vus contraints de creuser plus profond afin de trouver les précieuses réserves d’eau. Ils ont ainsi agrandi les puits d’origine, permettant à des espèces animales différentes (oiseaux, possums, guanas, échidnés, émeus…) de venir se désaltérer à ces points d’eau providentiels.
Mieux, lors des violents incendies, il a été également rapporté que diverses espèces se sont réfugiées dans les terriers de wombats qui, malgré leur tempérament habituellement asocial, les ont laissées faire. Ils avaient pourtant les moyens de les en empêcher, comme ils le font habituellement, en bouchant l’entrée de leur refuge, tête la première, ne laissant apparaître à l’extérieur que leur rebondi postérieur. Celui-ci est en effet doté d’un solide bouclier invisible : une épaisse plaque de cartilage qui recouvre leurs fesses.
Ces observations semblent en tout cas mettre en évidence une possible expression de solidarité entre espèces animales différentes, face à l’adversité !
Publié le 09/02/2021
Shakespeare and company...
Connaissez-vous l’étonnante librairie, sise près de Notre-Dame, qui répond au nom évocateur de Shakespeare and company ? Si vous aimez les livres et un parfum d’authenticité, c’est un endroit à visiter absolument.
Une relation américaine, un homme d’affaires vivant à Los Angeles, me l’a faite découvrir, il y a près de trente ans. Il m’avait même présenté à son propriétaire de l’époque, avec qui il avait suivi une partie de ses études à Paris. J’en garde un délicieux souvenir, fait de complicité autour des livres, de l’écriture et des auteurs. Je ne savais pas encore que j’en ferais, moi aussi, mon métier, quelques années plus tard.
Certes, le tourisme est passé par là et, compte tenu de la réputation internationale du lieu, il est hélas sur tous les guides, ce qui explique un certain afflux de badauds en shorts et T-shirts. Mais il ne faut pas renoncer pour autant. C’est réellement un bel endroit.
Pourquoi en parler maintenant ? Parce que nous sommes début février, et que le 2 février 1882 naissait en Irlande un certain… James Joyce (1882-1941). Un enfant qui s’avérera un élève brillant, particulièrement doué pour les langues (qu’il continuera d’étudier quand il viendra s’installer à Paris en 1903). Même s’il a été publié pour la première fois à l’âge de 9 ans (pour un poème), personne ne pouvait se douter alors qu’il deviendrait le plus connu des auteurs irlandais !
Ayant hérité des tares de son père, alcoolique et dépensier, il aurait pu tout aussi bien finir dans la misère et l’anonymat. Mais une bonne fée veillait apparemment sur lui, une éditrice anglaise : Harriet Shaw Weaver. Convaincue de son talent, notamment depuis la parution des Gens de Dublin, elle lui assura de quoi poursuivre l’exercice de son art. C’est aussi le temps pour Joyce des grandes rencontres : de Beckett à Hemingway, en passant par Proust. Excusez du peu.
Et quand James Joyce met un point final à son roman fleuve Ulysse, c’est à la librairie anglo-saxonne (et parisienne:) Shakespeare and company, que celui-ci est publié.
Un pari étonnant pour cet « OVNI » de la littérature. Il faut dire que l’évocation d’une seule journée traitée selon 18 angles différents était un pari osé. Très « osé » aussi (pour l’époque) en était le style. Les détracteurs de Joyce se déchaînèrent, n’hésitant pas à traiter l’Irlandais de pornographe et de misérable. Au point que l’ouvrage jugé obscène sera longtemps interdit sur les rayons des librairies.
Il est certain en tout cas que le procédé narratif choisi par Joyce, certes très original, rend la lecture de son récit particulièrement ardue. Aujourd’hui encore, même si Ulysse, enfin réhabilité, est présenté comme un chef d’œuvre de la littérature, il reste semble-t-il le livre « le plus difficile à lire jusqu’à la dernière page » pour une majorité de lecteurs.
Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à aller faire un tour dans les étages (poussiéreux) de Shakespeare and company. Je serais étonné que vous n’y retrouviez pas un peu de l’âme de Joyce, sur un fond de ballade irlandaise et, qui sait, un vieil exemplaire d’Ulysse, qui n’attend plus que vous pour se dégourdir les pages.
Publié le 08/02/2021
De bonnes nouvelles d’Australie occidentale
Il arrive heureusement que les nouvelles reçues apparaissent plus graves que ne le sont en réalité les événements auxquels elles se rapportent. Ainsi, celles concernant les incendies en Australie occidentale (capitale : Perth) laissaient entendre que ceux-ci étaient particulièrement nombreux et dramatiques.
En réalité, selon la carte des incendies publiée en temps réel par le gouvernement fédéral, il semble que ces incendies, très localisés (Nord-est de Perth), ne soient pas si nombreux et ont pu être en partie maîtrisés. La difficulté, fréquente pour ce type d’incident climatique, est qu'aussitôt un foyer contrôlé, un autre se déclenche, mobilisant en permanence les forces de sécurité du feu.
Inquiet pour les personnes que nous avions eues le bonheur de rencontrer dans cette région, lors de notre précédent séjour, et en particulier l’équipe de biologistes en charge de l’hôpital créé pour secourir la faune sauvage – celui où nous avions « adopté » un bilby – j’ai pris contact avec celle-ci. Les nouvelles sont tout à fait rassurantes : personnel hospitalier et « résidents » à plumes, à fourrure ou à écailles se portent tous bien. Plus de peur que de mal. Surtout, d’importantes pluies se sont abattues sur la région depuis vendredi soir (heure australienne), aidant à mettre un terme aux incendies encore actifs. …d’ici les prochains, bien sûr.
Bilby convalescent... et "adopté" Bilby dans la nature (avec éclairage nocturne) Photos PV
Vivre en Australie de nos jours signifie devoir supporter des incidents climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. Les humains comme la faune doivent se montrer capables de s’adapter, avec l'espoir qu’un cours différent sera donné aux événements en diminuant l’empreinte de l’activité humaine sur l’île-continent. Quelle joie, en attendant, de recevoir de bonnes nouvelles de l’équipe sur place !
Publié le 07/02/2021
Du gaz... ou du vent ?
Il est regrettable que tant de grands projets industriels lancés au cours de ce siècle, et/ou à la toute fin du précédent, restent entachés par un tel degré de désinformation et d’hypocrisie politique.
Entre autre exemple récent, cette communication ambiguë qui laisse croire (avec succès) aux populations concernées, que le gaz serait une énergie beaucoup plus propre que le pétrole ou le charbon, et que les projets d’acheminement de celui-ci à travers toute l’Europe favoriseront les objectifs fixés lors des accords de Paris sur le climat, par les états membres. En réalité, l’équivalent carbone du gaz et son rôle négatif sur l’effet de serre sont loin d’être négligeables. Nous en avons un exemple avec l’Australie et un rapport américain récent sur les projets en matière de gazoducs que le gouvernement Morrison a décidé d’étendre dans le pays. 8 500 kms de pipelines qui vont permettre l’émission de 5 milliards de tonnes de carbone, ce qui équivaut à environ 33 centrales électriques au charbon ! Et l’Australie n’est « qu’à » la 5ème place sur la liste des pays porteurs de projets du même type. L’investissement mondial en cours porte sur plus de 1 trillion (mille milliards) de dollars dans des projets de gazoducs et de pétrole, à commencer par la Chine qui se sert de son grand projet des Nouvelles routes de la Soie pour investir massivement dans ce secteur, les États-Unis, l’Inde, et bien sûr la Russie.
À propos de Russie, le gouvernement allemand brille justement par son hypocrisie. Fermeture des centrales à charbon d’un côté, à grands renforts de communication « verte », mais défense contre vents et marées du projet russe de gazoduc Nord Stream 2 (aussi baptisé « Pipeline Poutine ») qui sera générateur à terme de phénoménales émissions carbone. Et quand l’affaire Navalny, cet opposant politique à Poutine récemment empoisonné et maintenant arbitrairement emprisonné, prend l’ampleur qu’on lui connaît, justifiant aux yeux de plusieurs pays européens un boycott (au moins temporaire) de Nord Stream 2, l’Allemagne continue de défendre mordicus le projet. Elle n’a pas bougé non plus devant la ferme opposition à ce projet de la part des Pays Baltes et de la Pologne qui se voient pourtant menacés dans leur intégrité politique et leur indépendance économico-énergétique par le nouveau « pipeline Poutine ». Sans compter les 581 voix du Parlement Européen qui s’étaient également élevées contre ce projet.
Le géant russe Gazprom, lui, n’hésite pas, à mots à peine voilés, à laisser entendre qu’en cas d’abandon du projet, il ne se presserait pas pour rembourser les milliards investis par ses partenaires européens ! Magnifique exemple d’honnêteté et de solidarité.
Les États-Unis ne se montrent bien sûr pas en reste. Le gouvernement Biden a déjà fait savoir qu’il se tiendrait, sur ce sujet, dans la droite ligne de son prédécesseur, D Trump : fermement opposé à la finalisation du projet. Une prise de position qui ne doit toutefois rien à une soudaine conscience écologique, mais bien plutôt à l’impérieuse nécessité pour lui de vendre à l’Europe… son gaz de schiste !
En dépit de tous les beaux discours dont on nous abreuve depuis quelques années déjà, l’économie continue de primer sur l’environnement, alors même que le coût financier et humain, que la planète va très vite payer en contrepartie, sera sans eucun doute beaucoup plus lourd.
Publié le 04/02/2021
Nouveau coup d’état au Myanmar
Avec le putsch d’hier, l’instabilité politique au Myanmar ne fait que reprendre de plus belle. La pâle accalmie offerte avec la gouvernance d’Aung San Suu Kyi n’aura en fin de compte été que de courte durée. Quels que soient ses torts, au cours de son mandat, la « Dame de Rangoon » a aussi témoigné de beaucoup de courage lors d’un parcours de vie pour le moins tumultueux. C’est en tout cas la fin d’une promesse, celle du Printemps birman et de la fragile émergence d’une démocratie.
Le retour des Généraux au pouvoir est une nouvelle d’autant plus grave étant donné le contexte actuel des rapports entre la Birmanie et la Chine. Les visées colonialistes de cette dernière sur le Myanmar sont désormais connues de tous. Le très haut niveau de corruption dont témoignaient déjà les Généraux lorsqu’ils dirigeaient le pays (jusqu’en novembre 2015, date à laquelle la Ligue nationale pour la démocratie (NDL) emportait les élections), devrait être du « pain béni » pour Pékin.
Pour ceux qui s’intéressent à ce magnifique pays, je me permets de conseiller la lecture de L’émeraude sacrée de Shwedagon, un récit qui se déroule en 2011, à travers la Birmanie et jusque dans le Triangle d’or. Il évoque les nombreuses et complexes composantes sociales d’une nation minée par la corruption et les trafics en tous genres. C’est aussi le parcours d’un jeune Birman, bouddhiste au cœur pur, commencé l’année de ses 13 ans, lorsqu’il est confronté aux forces obscures et au choix qu’il doit alors faire, qui conditionnera le reste de sa vie : à l’abri du plus merveilleux des temples ou dans l’enfer de la jungle birmane. (Actes Sud) Une chose est certaine, ce récit n'a pas pris une ride malgré les dix années écoulées.
Bonne lecture !
Publié le 01/02/2021
L’avis de l’Académie des sciences
Ce 26 janvier est un jour à marquer d’une pierre blanche pour le monde de l’écologie et les progrès que l’on peut en attendre, au moins en France. C’est en effet la date de parution d’un important avis de la très sérieuse Académie des Sciences, à propos du risque probable de disparition des insectes, de ses conséquences pour notre écosystème, et des recommandations pour l’éviter à tout prix.
Voici cet avis dans son intégralité (*), publié sur le site de l’Institut de France, Académie des sciences. (*) avec plusieurs liens précieux pour ceux qui veulent approfondir ce sujet.
Avis de l'Académie des sciences - Paris, le 26 janvier 2021
L’érosion de la biodiversité des Insectes, de plus en plus décrite et analysée dans les travaux scientifiques, représente une grave menace pour nos sociétés. Les Insectes constituent un des groupes d’organismes les plus importants et les plus diversifiés. Présents dans tous les écosystèmes terrestres et comportant plus d’un million d’espèces, ils assurent des services essentiels comme la pollinisation, le recyclage de la matière organique et une participation à la plupart des réseaux alimentaires. L’ensemble de ces services représente une valeur monétaire de plusieurs centaines de milliards d’euros à l’échelle mondiale. Depuis plusieurs décennies, de nombreux travaux scientifiques dans des écosystèmes variés montrent des baisses très importantes et durables des populations d’Insectes, voire des extinctions d’espèces, et leur attribuent quatre causes principales : • la très forte conversion des milieux terrestres, avec notamment la suppression ou la fragmentation des forêts naturelles, des zones humides et des milieux herbacés ; • l’usage croissant et non ciblé de pesticides à haute toxicité (notamment néonicotinoïdes) ; • les effets divers et complexes du dérèglement climatique ; • l’introduction de très nombreuses espèces exotiques envahissantes.
L’Académie des sciences recommande de prendre urgemment les mesures suivantes : • le lancement de programmes de suivi des Insectes dans différents écosystèmes permettant de préciser l’évolution à long terme des populations, ceci à l’aide de nouvelles technologies et en référence aux collections muséales ; • une réduction significative de l’usage des pesticides pour conduire à terme à leur remplacement intégral par d’autres méthodes de lutte, par exemple celles fondées sur l’agro-écologie ; • la limitation de la conversion des milieux, non seulement en préservant et en restaurant la complexité des habitats naturels mais aussi en restreignant le développement de nouveaux élevages ou de nouvelles cultures (par exemple certains sojas) qui contribuent à la conversion ; • la lutte contre le dérèglement climatique et contre les espèces exotiques envahissantes ; • la revalorisation de l’image et de l’importance des insectes au bénéfice de la Nature et de l’Humanité à travers l’engagement indispensable de la société civile.
Si ce document est d’importance, c’est bien évidemment parce qu’il est émis par la très respectée Académie des Sciences. Même si, en fait, il ne vient que s’ajouter à une bonne centaine de rapports produits par des chercheurs et des associations tout aussi sérieux et… respectables.
Mme Barbara Pompili, rebaptisée « Tueuse d’abeilles » depuis sa décision de réautoriser l’usage des néonicotinoïdes pour, notamment, sauver la betterave française soi-disant en péril (scandaleux dossier évoqué dans la chronique du 16 novembre dernier : « Vous aimez le miel ? ») et responsable d’une gestion catastrophique des questions écologiques… même soutenue par Emmanuel Macron (lauréat d’un récent « Boulet du climat » attribué « pour l’ensemble de son œuvre » par l’ONG Greenpeace)… aura de plus en plus de mal, à l’avenir, à tergiverser sur l’interdiction de l’usage des produits toxiques pour les sols, la faune et la flore dans notre pays.
Cet avis de l’Académie des sciences vient non seulement confirmer celui donné par les biologiste et écologistes déjà très nombreux, mais surtout il le renforce aux yeux de ceux qui seront appelés à voter les prochaines lois sur ces sujets.
Les chercheurs de l’Académie ont fait preuve de courage et de clairvoyance en signant un document de cette importance, dans le contexte de politique environnementale actuelle.
Publié le 29/01/2021
À propos de transition écologique
En cette période étrange où spectacles et prestations artistiques confinent au néant, pandémie oblige, les remises de Prix se font elles aussi plus discrètes. Un Prix décerné par l’organisation écologiste Greenpeace avait de toute façon peu de chance d’être relayé dans les « grands » medias de notre pays.
C’est bien dommage puisque, cette année, c’est la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili qui se voit lauréate du Prix « Boulets du climat » (dans la catégorie « ministres »), décerné mardi dernier par l’ONG internationale, devant l’Assemblée nationale. L’heureuse élue se voit ainsi félicitée pour, entre autres, sa réautorisation de l’usage des néonicotinoïdes. Emmanuel Macron a également été récompensé « Pour l’ensemble de son œuvre ». Publié le 27/01/2021
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