Une nouvelle découverte
Peut-être avez-vous apprécié les « aventures » tasmaniennes relatées dans les 3 carnets de voyage qui les relatent, accessibles librement sur ce site, et vous aurez alors compris à quel point les ornithorynques sont des animaux fascinants ! La pensée de (peut-être) pouvoir les observer dans leur environnement naturel a motivé à elle seule deux longs séjours sur cette île extraordinaire.
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Il est difficile en effet de négliger ce mammifère lorsque l’on s’intéresse un tant soit peu à la faune sauvage. Il est, avec l’échidné, le seul représentant sur cette planète du sous-ordre très très ancien des monotrèmes. L’ornithorynque est un animal semi-aquatique et semi-terrestre qui, surtout, constitue un exemple quasi-unique de « métissage » animalier, avec son bec de canard, sa fourrure de loutre, sa queue de castor, ses pattes palmées, les œufs qu’il pond et les petits qu’il allaite ! N’oublions pas non plus l’aiguillon (très) venimeux (aucun anavenin n’a encore été trouvé) dont sont dotées les pattes postérieures des mâles. Cela ne vous suffit pas comme bizarreries ? Alors ajoutons aussi que notre ornithorynque nage les yeux fermés, mais que de « faux yeux » sont dessinés sur sa fourrure, donnant ainsi l’impression à ses proies qu’il les garde bien ouverts. Et ce n’est pas tout : il est l’un des très rares mammifères de la planète à repérer ses proies grâce à un ingénieux système d’électrolocalisation situé sur son bec ! Nul doute qu’un tel animal nous conduit à réfléchir sur… les mystères de la création.
Et les mystères, l’ornithorynque n’en est pas avare. Des scientifiques viennent à présent de découvrir que sa fourrure est… fluorescente ! Elle se teinte d’une couleur turquoise lorsque éclairée par une lumière ultraviolette ! Et cette nouvelle bizarrerie vaut tant pour les mâles que pour les femelles. Bien sûr, d’autres cas de biofluorescence avaient déjà été observés, en particulier sur des poissons, des arthropodes (scorpions), ou des amphibiens. Mais pratiquement jamais chez les mammifères (à l’exception, en Amérique du Nord et centrale, des opossums et des écureuils volants (que les ultraviolets font apparaître, eux, rose-orangés). Une nouvelle question se pose désormais aux scientifiques sur l’intérêt de cette particularité chez les ornithorynques. Question restée sans réponse à ce jour. Décidément, « Orny » n’a pas fini de nous surprendre.
Image : cheminsetcultures. Tous droits réservés. © 2021 Publié le 27/02/2022
Il y a 50 ans, un 21 février...
En cette pesante période préélectorale française, il m’est difficile de sortir de mon esprit les mots de Voltaire à propos de la politique qui, selon lui, ne serait que « le moyen pour des hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire ». D’autant que les siècles écoulés depuis sa mort n’ont fait que lui donner raison, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Nous en avons entre autre l’illustration aujourd’hui avec la situation très tendue entre la Chine continentale et Taïwan, ainsi qu’entre la Russie et l’Ukraine, autrement dit entre l’Est et l’Ouest, puisque les États-Unis et, pour partie, l’Europe, sont directement impliqués dans ces deux conflits. Et cette situation nous impose sans doute un devoir de mémoire.
Que s’est-il passé de notable il y a précisément 50 ans, un 21 février ? Rien de moins que la première visite d’un président américain en exercice… en Chine, afin de rencontrer son homologue chinois. Le 21 février 1972, après avoir applaudi une fanfare chinoise interprétant à son attention l'hymne américain (sic!), Richard Nixon rencontre tour à tour Zhou Enlai, alors Premier ministre, puis le chef du Parti communiste : Mao Zedong. Devant les caméras du monde entier, les deux dirigeants se congratulent, se félicitent et se jettent des fleurs. Que le président Charles de Gaulle ait précédé l’Américain dans cet exercice, huit ans plus tôt, ne minimise en rien l’événement. Les tensions entre les blocs Est et Ouest sont en effet à leur comble en cette année 1972. La guerre froide bat son plein. Les Russes s’abritent derrière leur « muraille de fer » ; les Chinois restent repliés derrière leur « muraille de bambou » ; pendant que les Américains cherchent sans succès à se dépêtrer de leur intervention au Vietnam ! Une expression en vogue de nos jours dirait que les temps étaient « chauds-bouillants » !
Aussi, cette rencontre Nixon-Mao constituait, selon les spécialistes politiques, un formidable effort d’ouverture diplomatique. C’est du moins ce que l’on a tenté de nous faire croire. En réalité, Nixon s'appliquait à suivre les idées de son Secrétaire d’État, Henry Kissinger, bien décidé à créer une distance entre les deux bastions du communisme que représentaient la Chine et l’URSS. Combattre sur les deux fronts simultanément représentait un risque non négligeable pour les Américains. « Diviser pour mieux régner » est un principe consubstantiel à la politique. Il est clair, en tout cas, que cette visite presque au débotté de Nixon a eu quelque influence sur la politique chinoise, brisant « la muraille de bambou » en projetant la République Populaire de Chine sur les télévisions du monde entier. Un important monument y a d’ailleurs bien involontairement contribué. Dans ma conférence consacrée aux « Secrets et légendes de la Grande Muraille de Chine », je rappelle que cet ouvrage exceptionnel, classé sur la liste des grands sites nationaux et historiques de l’Unesco, objet de tous les superlatifs (plus grand ouvrage du monde avec ses 21 000 km de long ; la plus grande durée de construction, sur plus de 3 millénaires ; ayant nécessité plus de main d’œuvre et de matériaux que n’importe quelle autre construction : 300 millions de m3 de terre et 3,8 milliards de briques ; qui a donné lieu à un impensable sacrifice humain, évalué à près de 10 millions de morts ; etc.)… n’était plus que l’ombre de lui-même au temps venu de la Révolution Culturelle. Pour les étrangers, la Grande Muraille symbolisait la fermeture de l’Empire du Milieu sur lui-même, tandis qu’en Chine, elle était devenue le symbole du despotisme impérial décadent. Mao lui-même encourageait les populations voisines de l’ouvrage à le dépouiller de ses briques afin de les utiliser pour leurs fermes, leurs maisons ou mieux : leurs porcheries, enfonçant ainsi le clou de son profond mépris pour l’édifice pourtant témoin de toute l’histoire de la civilisation chinoise. Mais, lorsqu’il y a 50 ans, toutes les caméras internationales ont filmé la promenade de Nixon sur la Grande Muraille, les Chinois ont découvert le potentiel de séduction que celle-ci pouvait susciter à l’étranger. Les touristes ont été encouragés à venir visiter le monument, et des programmes de restauration ont vite été lancés. En peu de temps, le « symbole du despotisme impérial » s’est transformé en « symbole unificateur de la grande nation chinoise »… précisément le vœu même de Qin Shihuangdi, 1er empereur de Chine. (Cherchez l’erreur.) En tout cas, une belle démonstration de soft power.
Cinquante ans plus tard :
- la Grande Muraille reste le monument le plus visité au monde (16 millions de visiteurs/an) ; mais est à nouveau menacée de destruction du fait même du tourisme de masse et des programmes de restauration peu respectueux de la structure originelle de l’édifice. - la Chine continentale revendique sa légitimité sur Taïwan, légitimité actée par le Général de Gaulle qui, dès 1964, avait choisi la Chine populaire de Mao, plutôt que la Chine nationaliste de Taïwan pour rouvrir des relations diplomatiques. - les États-Unis ont contribué à rapprocher la Russie de la Chine en brandissant la menace de l’OTAN, adoptant ainsi une stratégie exactement contraire à celle de Nixon. - Poutine et Xi Jinping renouent des alliances économiques, stratégiques, et bien sûr politiques à un niveau probablement jamais atteint précédemment. - La France, et avec elle l’Europe, hésite à reconnaître tout droit à la Chine de replacer Taïwan dans son giron, adoptant ainsi une stratégie contraire à celle de De Gaulle en 1964. Même chose sur la question de l’OTAN, que la France avait quittée sous l’impulsion du même général, deux ans seulement après sa visite en Chine populaire. Et, tandis que De Gaulle n’a cessé de marteler son désir d'indépendance envers la puissance américaine d’alors, notre gouvernement semble au contraire très désireux aujourd’hui de lui témoigner son désir de collaboration.
50 années se sont écoulées, les grands stratèges de ce monde ont effectué un virage à 180 degrés, recréant les conditions propres à relancer un grand conflit international. À nouveau, les temps sont « chauds-bouillants » et on peut s’interroger sur quels sombres événements « notre » (patrimoine mondial exige) Grande Muraille sera derechef témoin, et si elle saura, cette fois, y résister. Image : cheminsetcultures. Tous droits réservés. © 2021 Publié le 20/02/2022
Mais pas encore de "pluies " de fourmis...
En lisant mes romans les plus récents, vous avez peut-être eu plaisir à découvrir quelques espèces animales peu connues hors de l’Australie. L’île-continent a en effet la réputation d’abriter de nombreuses espèces endémiques, hélas aussi parmi les plus dangereuses au monde. À titre d’exemple, un jeune Aborigène est victime d’un serpent mulga dans Le Chant des Galahs ; un policier échappe de peu à la morsure d’une redback spider (araignée veuve noire) dans Country, où on apprend aussi qu’il vaut mieux ne pas fréquenter de trop près les fourmis bouledogues.
Ces fourmis sont parmi les plus grandes de notre planète et leurs colonies peuvent dépasser le millier d’individus. Réputées pour être extrêmement agressives, leur piqûre, très douloureuse, provoque parfois un choc anaphylactique. Inutile de dire qu’après plusieurs piqûres, les risques de létalité deviennent plus que sérieux. L’agressivité de notre Bouledogue est souvent illustrée par cette étonnante particularité qui veut que, coupée en deux, les deux moitiés de son corps vont se battre l’une contre l’autre, chacune avec leur arme : « morsure contre piqûre », parfois trente minutes d’affilée ! Appartenant à cette famille, la Myrmecia pyriformis est enregistrée comme la plus dangereuse fourmi au monde.
Pourtant, une de ses très lointaines cousines, au nom tout aussi impossible, l’Anoplolepis gracilipes, vient la concurrencer dans le domaine de la férocité. Je dis « lointaine », car celle-ci n’est pas originaire d’Australie, mais d’Afrique et d’Asie. Il s’agit hélas d’une espèce invasive, et elle est désormais présente en Australie ainsi que sur plusieurs îles de l’océan Indien. Son nom courant est plus facile à retenir : fourmi jaune (sa couleur). On l’appelle aussi « fourmi folle » car elle est particulièrement agitée :) Ces bestioles, pourtant plus petites que la Bouledogue, pourraient bien créer davantage de dégâts sur la biodiversité locale. Elles s’installent en effet en colonies géantes et conduisent à l'extinction d’autres insectes, de crabes ou de petits reptiliens comme les lézards, les grenouilles, etc. Au risque d’induire un bouleversement de la chaîne alimentaire, puisque les lézards, par exemple, constituent une part importante de la nourriture des rapaces ou des serpents.
Toutefois, et c’est là le point où je voulais en venir, malgré l’effroyable réputation d’une longue liste de « tueurs » australiens (requins, crocodiles, serpents, araignées, poissons, coquillages… et même les émeus (si, si !)) une étude publiée l’an dernier par le très sérieux NCIS (National Coronial Information system, autrement dit : le centre national d’information des médecins légistes) vient bouleverser pas mal d’idées reçues à propos des espèces animales responsables de morts humaines en Australie ! Cette étude porte sur 17 années, de 2001 à 2017. Elle rapporte 541 décès en tout et pour tout, soit… 32/an en moyenne pour tout le continent. Un chiffre bien moins impressionnant que ce que les nouvelles catastrophiques colportées par les medias pouvaient laisser imaginer. Mais le travail de ces légistes révèle surtout un bien étonnant classement dans les bestioles tueuses d’Australie.
Les trois premières sont les équidés (chevaux, ânes…), les bovins et les canidés, responsables à elles seules de plus de la moitié des décès humains enregistrés. Chutes de cheval, morsures d’enfants, piétinements et coups de cornes… font donc partie des accidents (mortels) les plus fréquents. Notons ici qu’il s’agit uniquement d’espèces domestiques, non originaires d’Australie, introduites sur le continent par les colons.
La première espèce endémique « tueuse » sur la liste arrive donc à la 4ème place seulement. Et il ne s’agit ni des requins, ni des sauriens, mais… du kangourou ! 37 décès en 17 ans, tous dus à des accidents de la route. Eh oui, notre marsupial est bien stupide, à se montrer incapable de retenir les règles les plus élémentaires du code de la route. Face à ces 37 décès humains, ce sont des milliers de marsupiaux (dont le kangourou) et de reptiles qui périssent chaque année du fait de la circulation routière.
À égalité avec le kangourou, 37 décès, les serpents. Il faut dire qu’il existe de nombreuses espèces mortelles sur le territoire, et que certaines morsures ont lieu loin de tout centre de secours. Mais cela ne représente tout de même « que » 2,17 morts par an ! Très loin là encore des idées reçues.
La liste se poursuit avec : - 6ème place, 31 décès : les abeilles, par choc anaphylactique sur des personnes sensibles à leur venin. - 7ème place, 27 décès (moins de 2/an) : les requins, principalement en Australie Occidentale. - 8ème place, 21 décès (env. 1/an) : les crocodiles, en grande majorité dans les Territoires du Nord, et sur des pêcheurs.
D’autres représentants connus de la faune locale apparaissent plus loin, tels les émeus (leurs coups de bec peuvent être fatals) ou les dingos. Mais… pas d’araignées ! Comme je le précise dans Country (p146), « l’Australie n’a plus eu de décès à leur imputer depuis la mise au point de plusieurs anavenins très efficaces ».
Pour ceux qui voudraient approfondir ce sujet (y compris sur les autre décès : suicides, blessures, meurtres…), un accès aux données est possible via le site de l’organisation des légistes australiens : https://www.ncis.org.au/research-and-publications/ncis-fact-sheets/
Quant à la dangerosité des animaux, celle-ci paraît bien relative, dépendant surtout de nos regard et comportement. Voici une anecdote que je rapporte dans mon Carnet de voyage au Pays d’Oz, portraits et autres anecdotes australiens (accessible gratuitement sur ce site).
« C’est sur la bien nommée Kangaroo Island, qu’il y a trente ans, nous avons pour la première fois pu observer des kangourous géants (Red kangaroo). Si un kangourou de taille « normale » paraît bien inoffensif, ceux-ci étaient en revanche impressionnants : près de 2 mètres de haut, des bras de la largeur de mes cuisses, de longues et solides griffes et une puissance à revendre. Les rangers de l’île, qui nous avaient indiqué où les observer, avaient recommandé la plus grande prudence : discrétion, rester à plus de 20 m, ne pas leur donner à manger… Nous avons ainsi passé des heures à suivre leurs jeux, leurs relations de groupe, et en avons toujours gardé un souvenir ému. Trente ans plus tard, en 2018, nous sommes revenus sur l’île pour un long séjour. Nous avions l’espoir de retrouver « nos » kangourous géants ou en tout cas leurs descendants. Je me souvenais de la localisation des « spots » d’observation mais, une fois sur place, pas de kangourous ! Après plusieurs soirs de recherches dans le même secteur, toujours aucune trace des géants. Inquiets, nous avons profité d’un ravitaillement à Kingscote (« capitale » de l’île) pour interroger différentes personnes. Là, nous apprenons que les marsupiaux en question ont été exterminés ! En effet, quelques années plus tôt, des touristes s’étaient trop approchés d’eux et avaient été gravement blessés. L’un d’eux a même eu le ventre ouvert d’un coup de griffe. Ces touristes n’avaient respecté aucune règle liée au contact avec la faune sauvage. Mais ce sont les kangourous qui ont été abattus ! Les locaux avec qui nous en avons parlé ont évoqué leur inquiétude sur l’effet qu’aurait sur le commerce local la nouvelle de touristes « mis en danger » à cause de simples marsupiaux. L’ennui, c’est que ce qui attire ces mêmes touristes sur l’île, c’est précisément sa faune exceptionnelle. Si celle-ci est exterminée à cause du « danger » qu’elle représente (face à des comportements imbéciles) qu’adviendra-t-il du tourisme local ? Bien des pays ont trouvé la solution en créant des zoos et des parcs animaliers permettant au visiteur d’évoluer en toute sécurité. Tant pis si les animaux enfermés dans ces zoos et parcs s’enfoncent dans la névrose et la dépression. »
Publié le 18/02/2022
Quand la réalité dépasse… encore… la fiction
Qu’il pleuve en hiver n’a pas de quoi nous surprendre. Pour autant, lorsqu’après une pluie de poissons qui s’est abattue sur une petite ville du Morbihan (cf. chronique précédente), l’on apprend que c’est à présent une pluie d’oiseaux morts qui a frappé la modeste ville de Cuauhtémoc, au Mexique, on ne peut que s’interroger !
Les images, visibles sur le Net, de ces centaines de volatiles (des superbes carouges à tête jaune, pour être précis) tombant brutalement du ciel, tel un nuage de sauterelles, et s’écrasant sur les rues et les trottoirs, laissent perplexes y compris les autorités mexicaines, incapables pour l’instant d’expliquer cet étrange phénomène.
Aussi, je pose la question : que nous réservent les fameuses giboulées de mars ? Publié le 17/02/2022
Quand la réalité dépasse la fiction
Bon, si vous visitez ce site, c’est sans doute que vous appréciez les textes de fiction inspirés de faits réels. Et il arrive aussi, comme vous le savez, que « la réalité dépasse la fiction ».
Par exemple, imaginez un instant que vous habitez une jolie petite ville du Morbihan, entre terre et mer, comme celle de Plœmeur. Vous vous levez, un matin comme les autres, et décidez d’ouvrir la fenêtre en grand pour respirer un bon bol d’air frais. L’air iodé, il n’y a rien de mieux pour se garantir une journée tonique. Depuis l’encadrement de votre fenêtre, vous jetez un rapide coup d’œil à votre jardinet, auquel vous savez ne pas accorder assez de temps pour son entretien, mais qui d’évidence ne vous en tient pas rigueur puisque chaque année, au printemps, il vous offre ses jolis bouquets de fleurs, plus ou moins sauvages. Mais nous sommes le 3 février, et vous ne vous attendez pas à admirer lesdites fleurs. Vous ne vous attendez pas non plus à contempler… un banc de poissons ! Inquiet, vous enfilez vite fait une paire de vieilles sandales, une robe de chambre, et vous précipitez à l’extérieur. Là, l’étrange apparition se confirme : des dizaines de jolis poissons bleus parsèment le sol jusqu’à votre clôture.
Tant pis pour la robe de chambre, vous courez jusqu’à la mairie, qui n’est qu’à une centaine de mètres, pour quérir d’autres témoins du phénomène. On vient, on s’exclame, on émet des théories, toutes plus étranges les unes que les autres, sans manquer l’inévitable hypothèse d’un « coup des extra-terrestres ». Mais vous voilà rassuré, au moins en partie : ce n’est pas vous qui avez la berlue. Monsieur le maire, présent au milieu des badauds accourus à votre appel, reste rationnel. Sa fonction l’y oblige. « Il faut un avis scientifique ». Quelques coups de fil plus tard, celui-ci ne tarde pas à tomber : il s’agirait d’une « pluie de poissons » !
Vous vous interrogez. Ne serait-ce pas un énorme canular ? Où se trouve la caméra cachée ? Vous savez la Bretagne réputée pour ses poissons, et… pour ses averses. Mais qu’il y pleuve maintenant des poissons !? Il ne faudrait peut-être pas pousser le bouchon trop loin. Pourtant, dès le lendemain, les érudits de ce monde, spécialisés dans les manifestations météorologiques les plus étranges, apportent toutes les explications propres à vous rassurer, vous et vos concitoyens de Plœmeur. Selon eux, il s’agit bien de pluies de poissons, un phénomène rarissime, qui se produit cependant un peu partout dans le monde, et parfois jusqu’assez loin dans les terres. Des trombes marines aspirent les poissons en altitude, les transportent sur plusieurs centaines de kilomètres, avant de les relâcher, sous forme de pluies, sur les terres. Il paraît que c’est ce qui est aussi arrivé au Texas (!) en décembre dernier, et avec des poissons encore plus gros.
Quand on pense qu’il y en a encore pour douter de l’existence des… poissons volants ! Publié le 15/02/2022
Adieu Demeter !
Une excellente nouvelle pour tous les supporters de L214 et, beaucoup plus largement, pour tous les lanceurs d’alerte, les défenseurs des animaux et de l’environnement : L214 réduit à néant la cellule Demeter ! Rappelez-vous : Demeter, c'est le nom donné à une cellule de la gendarmerie nationale dont l'objectif prioritaire est de renforcer la surveillance et la répression de celles et ceux qui critiquent ou remettent en question le modèle agricole intensif. Elle est issue d’une convention signée entre le ministère de l’Intérieur, la gendarmerie nationale et les deux syndicats agricoles majoritaires (FNSEA et Jeunes Agriculteurs), ouvertement hostiles aux associations de défense des animaux et de l'environnement. Voici le communiqué adressé hier par L214 :
<< Une victoire pour la liberté d'expression ! Le tribunal administratif de Paris a rendu ce mardi sa décision concernant le recours déposé par L214 contre la cellule Demeter : les juges demandent au ministre de l'Intérieur « de faire cesser les activités de la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole qui visent à la prévention et au suivi “d’actions de nature idéologique” dans un délai de 2 mois », sous astreinte de 10 000 € par jour à expiration du délai. Les juges ont considéré que ses missions, telles que « la prévention [...] des actions de nature idéologique », y compris les « simples actions symboliques », constituent une erreur de droit. Nous nous réjouissons de cette victoire importante pour la liberté d’expression, pour les lanceurs d'alerte et pour la défense des animaux. Un soulagement et des intimidations en moins ! La cellule Demeter ne vise pas seulement la prévention d'actes illégaux, mais également (surtout ?) la surveillance et la dissuasion de toute critique formulée à l'encontre du modèle agricole intensif. Les cas d'intimidation sont nombreux et font froid dans le dos. Beaucoup de militants sont dissuadés de s'exprimer publiquement : convoqués par la gendarmerie pour avoir donné une interview, interrogés lors d'une réunion associative, appelés à maintes reprises... Un déploiement de moyens démesuré vécu par L214, tout particulièrement visée à cause de ses enquêtes : auditions à répétition, accès aux relevés téléphoniques, bornage de téléphone, pour ne citer que quelques exemples. Nous vous avions promis que nous ne nous laisserions pas intimider ou traiter comme des criminels. Aujourd’hui, grâce à votre soutien, une partie de cette pression va cesser pour les lanceurs d'alerte et les associations de défense des animaux et de l'environnement ! À bientôt, L’équipe de L214. >> Publié le 04/02/2022
L'année du Tigre d'Eau
Aujourd’hui commence… la nouvelle année… lunaire ! (année 4720) Au-revoir Buffle de Métal, que nous retrouverons dans soixante ans, et bonjour Tigre d’Eau.
Image : cheminsetcultures. Tous droits réservés. © 2021
Avec l’espoir que celui-ci nourrira l’humanité de son courage et de sa droiture, tel un véritable Fils du Ciel, afin qu’elle retrouve enfin l’harmonie du Dao. Que ce Nouvel an lunaire, Nongli Xinnian, 农历新年,soit un moment de fête et de bonheur pour tous.
Il s’agit ici de fêter l’arrivée du printemps, Chunjie, 春节, à la façon dont l’ont toujours fêté les paysans et dont beaucoup continuent de le faire aujourd’hui. Jour, ou plutôt nuit de Nouvelle Lune, pour lancer les festivités jusqu’à l’arrivée dans deux semaines de la première Pleine Lune de l’année que célébrera alors la bien belle Fête des Lanternes.
BONNE ET HEUREUSE NOUVELLE ANNEE du TIGRE de METAL 新年快乐
À lire et à relire Le tigre de Baiming (Prix Nouvelle Revue Pédagogique 2012) 1ère éd Actes Sud 2012 Disp au format électronique et papier sur Amazon. Publié le 31/01/2022
Enfin des nouvelles de Julian Assange
L’annonce faite ce lundi par la justice britannique est-elle « vraiment » une bonne nouvelle pour Julian Assange, fondateur de WikiLeaks ? Ou juste un faux espoir de plus pour sa libération.
Pour mémoire, le journaliste a aujourd’hui cinquante ans et vient d’en passer deux et demi dans une prison de haute sécurité près de Londres, après en avoir vécu sept enfermé dans l’ambassade d’Équateur qui lui avait alors accordé l’asile.
À l’issue de son jugement en première instance, une juge britannique avait refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, qui ne cessent de faire pression sur les autorités internationales afin d’emprisonner sur leur sol celui qu’ils accusent d’espionnage. Une peine de 175 ans de prison l’y attend. La Haute Cour britannique avait ainsi annulé le jugement en décembre dernier. Mais les magistrats ont tout de même autorisé Assange à faire de nouveau appel devant la Cour Suprême britannique pour valider ou non ce dernier jugement.
Face aux lourdes accusations américaines, les défenseurs d’Assange opposent les non moins lourdes accusations de violations des droits humains et de la liberté de la Presse.
De nouvelles semaines, de nouveaux mois vont s’écouler dans l’incertitude de la décision finale. Un temps indéfini que Julian Assange passera une fois de plus derrière les barreaux, loin de sa femme et de ses enfants, de ses amis aussi, au risque de concrétiser ses pensées suicidaires, lui que tout le monde a vu amaigri, affaibli physiquement et psychologiquement. On le serait à moins. Publié le 25/01/2022
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