Le mouvement de balancier épargnera-t-il les anges ?

Vous connaissez le principe du mouvement de balancier, parfois illustré par ces objets en métal, posés sur des bureaux, dans lesquels une boule d’acier suspendue à un fil en heurte d’autres, provoquant l’envolée de la dernière bille de la rangée. Quelle que soit l’application, le principe physique est le même : plus fort est le mouvement dans un sens, plus fort sera le retour dans l’autre !   Action, réaction.

 

Cela s’applique également  à nos façons de penser et de vivre en société.

Ainsi, certains actes commis avec force violence provoquent des retours tout aussi violents. Par exemple, des communautés ayant souffert d’agressions constantes à propos de leur identité ou de leur culture peuvent être amenées à réagir en ayant recours à des actes et pensées plus extrêmes. La religion, la politique alimentent régulièrement ces batailles incessantes entre groupes que les idées divisent.

Le sexe aussi !

 

Je viens en effet de lire une information à propos d’un mouvement qui ne cesse de se développer à travers le monde, notamment en Hollande ou encore… en Australie.

Il milite pour la bonne santé mentale des victimes de discrimination sexuelle, ainsi que pour la liberté de chacun de choisir son orientation en la matière. Une bannière les regroupe sous le sigle de : « LGBTQIA+ », (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers, Intersexes, Asexuels, et + pour… tous les autres.), et qui entend se libérer du joug des seuls hétérosexuels.

 

Il est vrai que le déni, le mépris, les insultes, les actes violents en tous genres dont les « LGBTQIA+ » ont été et sont encore les victimes un peu partout dans le monde, justifient pour le moins que des mesures correctives et préventives soient prises dans nos sociétés dites évoluées. Or, clairement, il s’agit ici avant tout d’une question… d’éducation.

 

C’est pourquoi, diverses mesures sont actuellement prises pour, comme on dit, « changer les mentalités », et, en tout cas tenter de retenir l’attention de toute la population sur le sujet.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que lesdites mesures ont de bonnes chances d’atteindre leur objectif, et de provoquer un sacré choc en retour !

 

D’abord, il va falloir s’habituer à ne plus s’exprimer, ou presque, qu’en mode… acronymique ! Par exemple, l’information que je viens de lire concernant l’Australie, explique que « la NWMPHN entend soutenir les personnes LGBTQIA+ en abolissant les comportements qui les discriminent. » !?

Une traduction s’imposait déjà pour l’acronyme LGBTQIA+, une autre est nécessaire pour NWMPHN : North Western Melbourne Primary Health Network.

 

Ensuite, il faudra accepter de ne plus avoir aucune distinction de sexe en ce qui concerne les lieux publics (douches, toilettes…) (allez hop : finissons-en, avec les pudibonderies mal placées) et les groupes sociaux, sportifs, etc.

 

Enfin, pour un sujet qui concerne directement le monde littéraire (entre autre), TOUS LES MOTS SEXUES devront désormais être exclus, bannis, rayés, oubliés ! Plus question de dire ou écrire : « papa », « maman », « femme », « époux », « copine », « amie », « amant », « maîtresse », et, j’imagine : « tante », « oncle », « cousin », « cousine », etc. Bref, tout mot qui permettrait d’identifier le sexe ou la sexualité d’une personne.

Si Feydeau avait dû naître dans notre siècle, nul doute qu’il aurait renoncé à écrire le plus petit vaudeville.

 

Un recensement exhaustif à partir du dictionnaire serait précieux. Mais il s’agit certainement de centaines, voire de milliers de mots (dans chaque langue) qui sont visés par cette nouvelle mesure.

Sans compter tous ceux qui poseront question, laisseront dans le doute.

Il me semble trouver là une suite logique (car née pour les mêmes raisons et avec les mêmes louables objectifs) du débat sur l’écriture inclusive (évoqué dans la rubrique du 28/02 dernier).

 

Une langue nouvelle, hermaphrodite, est sur le point de naître ; une éradication massive d’être commise… à laquelle seuls les anges pourront sans doute échapper puisqu’ils ont eu la bonne idée, eux, de se passer de sexe ! 

Publié le 16/04/2021
Il y a 200 ans...

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles.

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.

 

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

 

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

 

« Est-ce l’œuvre de Baudelaire ou d’un poète chinois ? », s’interrogeait celle qui m’a initié il y a si longtemps à la métaphysique chinoise, la regrettée Marie-Ina Bergeron, dans son ouvrage : Ciel/Terre/Homme, le Yi Jing.

 

En l’occurrence, il s’agit bien de vers écrits par Charles Baudelaire, dans le sonnet intitulé Correspondances, tiré de son recueil Les Fleurs du Mal.

 

Celui qu’une quête constante de la perfection rendait d’une humeur sombre et mélancolique, est né il y a 200 ans, le 4 avril 1821.

On dit souvent de lui qu’il a révolutionné l'art de la poétique. Nul doute qu’il aura été le précurseur de mouvements et d’auteurs nouveaux.

 

Nous lui devons aussi un remarquable travail de découverte et de traduction des contes d’Edgar Allan Poe, autre poète « maudit » en quête de vérité, à qui il voue son admiration. Baudelaire consacre plus de 15 ans de sa vie à faire connaître les écrits de son confrère américain, de 12 ans son aîné, et en particulier les fameuses Histoires extraordinaires.

 

Charles Baudelaire décède à Paris, à la fin de l’été 1867. Il n’a que 46 ans, mais c’est déjà un vieillard que la syphilis achève de dévorer. C’était juste dix ans après la parution des Fleurs du Mal, ouvrage encensé aujourd’hui, mais qui lui valut les pires jugements de son vivant.

 

À lire et à relire :

Ciel/Terre/Homme, le Yi Jing. Marie-Ina Bergeron. Ed Guy Trédaniel

Les Fleurs du Mal. Charles Baudelaire.

Histoires extraordinaires. Edgar Allan Poe. Traduction C Baudelaire. Michel Levy frères.

Publié le 04/04/2021
Aux origines de Tintin

Après le chien Ergé, membre éminent du Collège de Pataphysique évoqué dans une précédente chronique, voici un autre mystère résolu, précisément à propos de Tintin et de son chien Milou.

 

Connaissez-vous la jolie petite ville de Saint Benoît, dans le Poitou ? Moi, oui. J’ai eu la chance d’y être invité il y a 7 ans, à l’occasion du Prix Benjamin organisé par la ville, dont mon ouvrage, Zhang le peintre magicien était cette année-là le lauréat.

Je garde un excellent souvenir de mes rencontres et de mon séjour sur place. C’est également à cette occasion que je dois d’avoir appris l’existence de deux « personnalités » qui ont de toute évidence marqué le célèbre auteur belge Hergé dans le passé, à savoir : Robert Sexé et René Milhoux.

 

Selon les informations recueillies sur place, le premier a fini sa vie à Saint-Benoît et aura, des années plus tôt, inspiré à Hergé le personnage de Tintin, le nom du second expliquerait celui attribué au compagnon du jeune reporter, le fidèle Milou !

 

Le texte sur la photo ci-dessous n’étant pas forcément lisible, en voici un extrait « en clair » :

Grand voyageur et reporter et photographe, Robert Sexé (1890-1986) a marqué l’histoire de la moto en réalisant avec H Andrieux, en 1926, le premier tour du monde à moto avec le concours de la firme belge Gillet-Herstal. …/… Il réalisa aussi le premier reportage chez les Soviets (URSS) en 1925. Grand ami de René Milhoux, mécanicien et recordman de vitesse de l’époque, Robert Sexé aurait inspiré le personnage de Tintin à Hergé qui, comme lui, travaillait pour le journal « Le Vingtième Siècle ».

 

Photo P V

 

C’est toujours un bonheur de découvrir les petits secrets qui sont à l’origine des histoires et de leurs personnages ; la façon dont les auteurs disséminent ces indices au fil de leurs scénarios, sans s’inquiéter de savoir s’ils seront un jour décodés ou non, peut parfois conduire à de belles « chasses au trésor ».

Publié le 02/04/2021
Le Chant des Galahs chez Mikros Noir

Il ne me reste plus qu’à espérer que les librairies restent encore quelque temps un lieu essentiel !

En effet, les Éditions de l’Aube viennent de me confirmer la sortie en librairie, dans les jours prochains, du Chant des Galahs au format Poche, dans la très belle collection Mikros Noir de cette même maison.

Voici la couverture :

 

 

J’ai un exemplaire en main, et je suis vraiment heureux du traitement que l’éditeur a accordé à l’ouvrage : illustration, mise en page, excellente lisibilité du texte (rare dans ce format)… tout est réussi.

Le prix : 12.90€

 

Si vous avez aimé ce récit et souhaitez le faire découvrir à votre entourage, c’est vraiment le bon moment.  

 

Le Chant des Galahs  Éditions de l’Aube  Collection Mikros Noir

Publié le 31/03/2021
Le mystère des Trois Satrapes

Pour mieux comprendre le « Mystère des Trois Satrapes » et les origines du très fermé et tout aussi mystérieux Corps des Satrapes issu du Collège de Pataphysique, une petite visite à la Cité Véron, près de Pigalle, à Paris, peut s’avérer précieuse.

 

Dès la grille de la modeste impasse franchie, on peut découvrir la plaque murale que voici :

 

Photo P V

 

Ainsi, Jacques Prévert s’installe au numéro 6 de la petite ruelle pavée, avec sa femme Janine et sa fille Michèle, surnommée Minette, en ayant comme voisins Boris Vian (venu un an plus tôt) et la jeune artiste suisse-allemande Ursula Vian-Kübler, que ce dernier vient tout juste d’épouser.

 

Un des intérêts qu’offre cet appartement pour les Prévert est la terrasse (partagée avec les Vian) qui s’ouvre derrière les ailes du fameux Moulin Rouge.

Celle-ci nécessita plusieurs aménagements (dont l'installation de baignoires à "pattes de lions" servant de bacs à fleurs) avant de pouvoir accueillir en diverses occasions les étonnantes réunions du Collège de Pataphysique, fondé quelques années plus tôt par les deux compères, et qu’ils définissent comme une « Société de recherches savantes et inutiles ».

Les trois plus éminents membres dudit Collège, à savoir : Vian, Prévert ainsi que le chien briard de celui-ci, Ergé, constituèrent le Corps des Satrapes, qui donna son nom à la célèbre terrasse : « Terrasse des Trois Satrapes ».

 

On peut imaginer que le chien Ergé, qui aura assisté à tant de réunions et discussions entre les deux grands poètes, n’était plus tout à fait un chien comme les autres, à la fin de sa vie… de chien. Nous n’avons hélas trace d’aucun témoignage recueilli auprès des autres quadrupèdes du quartier, les « loulous de Pigalle », sur leur appréciation d’Ergé, très honorable « chien savant ».

Publié le 30/03/2021
Quand l'esprit de solidarité se montre plus contagieux que le virus

L’une des principales difficultés rencontrée dans la mise à jour d’une rubrique d’actualités est de témoigner de faits heureux, encourageants, bref… « bons pour le moral ».

Ce sera bien le cas aujourd’hui, avec cette chronique concernant le personnel SNCF de la région Bretagne, et tout particulièrement le conducteur de train Fabrice Coulouarn, à l’origine d’une bien belle initiative.

 

Durant une semaine, avec ses collègues et une équipe de volontaires, il a organisé une importante collecte de jouets et de produits alimentaires sur des points de ramassage créés dans la plupart des gares de la ligne qui relie Rennes à Brest. Jouets, peluches, jeux de société, mais aussi denrées alimentaires, ont ainsi voyagé gratuitement pour être redistribués à des associations et à la banque alimentaire.

 

Une initiative personnelle, de l’idée, de l’enthousiasme, des personnes partageant les mêmes valeurs et désireuses de venir en aide aux plus démunis… et voilà une affaire qui roule !

Un geste qui s’inscrit dans la longue histoire de résistance des cheminots français, et qui en inspirera probablement d’autres.

Publié le 28/03/2021
Le sens de la Fête

Il serait intéressant de bien comprendre pourquoi tant de noms d’animaux sont repris de façon péjorative voire comme insultes à l’égard d’humains. Traiter quelqu’un « d’âne », de « cochon », de « vache », « corbeau », « pigeon », « (tête de) moineau », « rat »,… et tant d’autres encore, n’est pas exactement un compliment.

Difficile de ne pas y retrouver les marques de notre incroyable sentiment de supériorité sur tous les autres êtres vivants de cette planète.

 

Cela vaut aussi pour les blaireaux.

Être traité de « blaireau » n’a (il en a été décidé ainsi) rien de glorieux.

Mais de là à maltraiter les blaireaux…

 

La scène se déroule à Saint Didier de la Tour, en Isère. Elle a été filmée et tourne en boucle sur les indispensables réseaux sociaux. Une séquence qui remporte un vif succès et distrait beaucoup.

On y voit un important groupe de jeunes (pré-ados, ados et jeunes adultes) qui sautent chacun leur tour à pieds joints sur un blaireau… un vrai blaireau, l’animal.

 

Une chouette et sympathique soirée comme on aimerait en voir plus souvent en Isère (et sans doute ailleurs, vu l’écho donné à ce moment de pure cruauté gratuite).

Les seuls qui n’ont pas apprécié sont bien évidemment les défenseurs de la cause animale. Ils n’ont pas ri, pas même souri. Ils ont plutôt eu envie de vomir. Mais c’est normal, c’est jamais drôle un défenseur de la cause animale ; des gens qui n’ont vraiment pas le sens de la fête, c’est bien connu.

Ils ont porté plainte. Mais les services de police n’ont pu donner suite. Ceux-ci ont d’abord invoqué le fait que l’animal était déjà mort avant que les « jeunes » ne « s’amusent » avec lui (affirmation douteuse selon ceux qui ont bien visionné l’intégralité de la scène).

Puis ils ont eu recours à un deuxième argument, imparable celui-là : selon la loi, pour qu’une plainte de maltraitance sur animal soit recevable, il faut que ledit animal soit domestique, apprivoisé ou captif (?). RIEN DE PREVU POUR LES ANIMAUX SAUVAGES !

 

Pas de chance pour les animaux, ce sont les hommes qui édictent les lois (sauf chez G Orwell ou La Fontaine).

 

Quoi qu’il en soit, quelle bonne nouvelle de savoir qu’à Saint Didier de la Tour, en Isère, au 21ème siècle et en pleine pandémie de Covid, on peut ainsi faire la fête… avec des blaireaux !  

Publié le 25/03/2021
Sans rire ?

L’humour marseillais plus fort que l’humour britannique ou juif ?

C’est bien possible. Pour preuve :

Covid - Marseille : « Ils profitent du carnaval pour ne pas porter de masque ».

…à mourir de rire !

 

Une philosophie de la légèreté que l’on ne retrouvera certainement pas dans l’œuvre de Nietzsche, convaincu que la noblesse de l’âme résulte en solitude, incompréhension de la masse et tourment. Selon lui, au contraire :

« Tout esprit profond a besoin d'un masque » (*)

 

(*) à lire et relire, avec 295 autres aphorismes du philosophe allemand, dans Par-delà le bien et le mal  Mercure de France ou 10/18

Publié le 23/03/2021

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