Amarssir pour mieux atterrir ?

Quelle fantastique nouvelle, n’est-ce pas, cet « amarssissage » réussi du véhicule robotisé Perseverance sur la planète rouge !

Une prouesse technologique, c'est certain. Et, apparemment pour beaucoup, une considérable avancée dans le rêve qu’a l’homme de conquérir les étoiles pour, peut-être un jour, s’affranchir des barrières du temps et de l’espace !

 

Étant notoirement novice dans ce domaine de la conquête aérospatiale, je ne puis, moi aussi, qu’admirer la performance. Viser un point aussi éloigné avec autant de précision, programmer tellement de commandes sans commettre la moindre erreur, et « piloter » avec succès un pareil projet avec des équipes internationales… chapeau, pardon, casque bas !

 

Comme le précisait un commentateur sur le petit écran, balayant avec mépris l’objection du coût faramineux de cette mission : « C’est formidable de penser que, en rapportant les milliards investis à la population des pays ayant participé à ce travail, la dépense ne représente que quelques dizaines d’euros par personne. Et chacune de ces personnes a pourtant ainsi contribué à un des plus grands progrès scientifiques du siècle ».

 

Une analyse remarquable, à n'en pas douter. Ne devrait-on pas, d’ailleurs, la développer davantage ? Cette prouesse technologique, dont les medias nous rebattent les oreilles, doit ABSOLUMENT nous remplir d’espoir !

 

En effet, imaginez un peu que, en utilisant ces mêmes performances techniques, managériales, et avec les mêmes volumes budgétaires, on soit un jour capable de fabriquer suffisamment de masques pour protéger la population contre les épidémies ! Et, cerise sur le cadeau, que l’on invente des masques qui ne fassent pas de buée ou qui permettent aux malentendants de lire sur la bouche de leurs interlocuteurs ? Que l’on puisse recruter et former du personnel médical, fabriquer davantage de matériel et ouvrir plus de lits dans les hôpitaux ? Qui sait, nous pourrions même, avec un peu de chance, être capables de fabriquer des vaccins efficaces, accessibles à tous et à très bas prix ?

Ces nouvelles technologies nous permettront sûrement, un jour lointain, d’offrir des transports publics gratuits, de supprimer tout le plastique sur terre, de doter les malvoyants d’aides visuelles efficaces, de concevoir des appareils auditifs qui ne coûtent pas une fortune… Quelques dizaines d’euros par habitant, à l’échelle de la planète, pourraient même sauver des millions d’individus de la pauvreté, de la faim et de la soif. Mais, halte-là, ne nous aventurons pas trop loin dans cet univers digne de la science-fiction.

 

Et n’entrons pas non plus dans le jeu de ceux qui, voulant établir des priorités pour le bon usage de la science (au service de l'humanité), s'engagent sur la mauvaise voie.

 

Si l'on considère les dangers et inconvénients de la surpopulation sur Terre, à quoi bon vouloir sauver des vies ? Ne serait-ce pas improductif ? De grands visionnaires et bienfaiteurs de l’humanité comme Elon Musk, Jeff Bezos, et tant d’autres milliardaires qui dépensent sans compter pour que le progrès "soit utile et profite à tous" –, n’en sont déjà plus à vouloir vérifier s’il y a, ou s’il y a eu, de la vie sur Mars ou sur les autres étoiles de notre galaxie. Pour eux, il s’agit bien de préparer leur colonisation, voire leur « terraformation » afin de non seulement en exploiter les ressources (supposées infinies !) mais aussi permettre à des humains d’y vivre, dans le cas (désormais plus que probable) où les dommages que nous créons à la terre deviendraient irréversibles !

 

Alors oui, réjouissons-nous que quelques rares grands esprits pensent à notre place (et investissent pour nous "quelques dizaines d'euros").

Qu'on se le dise : en nous envoyant sur Mars, même par robots interposés, ils ne font que nous aider à ne pas rester trop… terre à terre !

 

Publié le 19/02/2021
Il fallait s’y attendre, et Facebook l’a fait !

Comme je le craignais dans ma chronique du 21-01 dernier (Bras de fer Australie- Amérique), la « guerre » entre Facebook et le gouvernement australien est maintenant "officiellement" déclarée.

 

Devant la fermeture de nombreux medias et la mise au chômage de centaines de journalistes, faute de rentrées publicitaires, l’Australie avait décidé de réagir en promulguant une loi qui obligerait les grosses plates-formes américaines comme Facebook ou Google à dédommager les medias du pays dont elles utilisent les contenus d’information.

À titre d’exemple, Google capture un peu plus de la moitié des dépenses publicitaires du pays et Facebook près de 30%.

 

Ces géants du Net, et en particulier le réseau social dirigé par Mark Zuckerberg, avaient répondu par des menaces de rétorsion à peine voilées au cas où le projet de loi serait adopté. Or, la Chambre des Représentants a désormais donné son accord, et il reste à connaître la décision du Sénat.

 

La riposte de Facebook n’a pas été longue : en une nuit, des milliers d’internautes australiens n’avaient plus accès, via le réseau social, aux infos nationales ou internationales !

 

Les réactions en retour de la part de plusieurs officiels australiens traduisent une évidente colère. Ils jugent inadmissibles que des sociétés puissent ainsi nuire à l’économie en général et au monde numérique en particulier d’un pays, et tout faire pour s’attribuer ainsi une position dominante, quel qu’en soit le coût pour les autres acteurs.

Le ministre des Finances australien avait pourtant eu un entretien qu’il jugeait encourageant avec M. Zuckerberg, très peu de temps avant cette action surprise de Facebook !?

Dans une chronique précédente j’évoquais également l’incroyable cynisme à l’œuvre dans certains milieux d’affaire. Facebook ne déroge pas à la règle en affirmant que « les liens et sites affectés par inadvertance » du fait de cette interruption, seraient très prochainement rétablis (Sic !). Mieux, certains observateurs ont pointé du doigt le fait que les liens avec des sites d’urgences dédiés aux risques climatiques ou à la crise sanitaire avaient été brutalement coupés par Facebook, alors que ceux de plusieurs sites complotistes et/ou diffuseurs de fake news avaient pu poursuivre tranquillement leur activité !

 

La question qui est maintenant sur toutes les lèvres porte sur la prochaine réaction de Facebook dans le cas où le Sénat australien s’accorderait avec l’avis de la Chambre des Représentants !

 

De leur côté, les GAFAM, Facebook en tête, doivent s’interroger sur la réaction potentielle d’autres pays qui pourraient être tentés de suivre l’exemple de l’Australie, au cas où celle-ci déciderait de ne pas céder devant la pression de ces géants du numérique tellement décidés à devenir les nouveaux maîtres du monde.

 

Publié le 18/02/2021
Joyeux Nouvel An

Nongli Xinnian (农历新年)

ou… Fête du Nouvel an, est une fête essentielle du calendrier asiatique, aussi appelée Fête du Printemps (春节). Il est malvenu en revanche de l’appeler « Nouvel an chinois », puisque la Chine est loin d’être le seul pays d’Asie à la fêter.

 

Il s’agit en tout cas d’une grande célébration et l’occasion pour tous de se retrouver en famille, même s’il faut pour cela parcourir des milliers de kilomètres.

 

Demain, vendredi 12 février 2021, débutera l'année du Buffle de métal. Elle se terminera le lundi 31 janvier 2022.

 

Petite anecdote à ce sujet : il est possible qu’à l’occasion de ce nouvel an, mondialisation oblige, de nombreux français dégustent un peu de cuisine asiatique, et que de l’autre côté de la planète, surtout dans les grandes villes, soient consommés de délicieux croissants.

Or, « croissant », en chinois, se dit Niújiǎo mianbāo (牛角面包) « Petit pain en forme de corne de buffle » !

 

D’où l’illustration que j’ai choisie pour composer cette carte de Nouvel an, à laquelle je joins, à votre intention, tous mes vœux de Bonheur et de Prospérité.

Publié le 11/02/2021
Tous les moyens sont-ils bons pour remporter les élections ?

À l’heure même où s’ouvre le procès de Donald Trump aux États-Unis, pour avoir incité des partisans à investir le Capitole par la force, et après que ce même Donald Trump n’ait cessé de faire courir mensonges et rumeurs sur d’hypothétiques fraudes électorales, seules capables d’expliquer sa non réélection, il est intéressant de noter que des techniques identiques de manipulation et de désinformation ont cours, en ce moment même, de l’autre côté de la planète !

 

Je veux parler de la Birmanie (déjà évoquée dans ma chronique du 1er février : « Nouveau coup d’état au Myanmar »).

 

Il serait légitime, en effet, de s’interroger sur les réelles motivations de la junte militaire birmane, qui ont conduit :

- à l’invalidation (par la force) des résultats des élections démocratiques de novembre dernier. La LND, parti d’Aung San Suu Kyi, avait remporté 83% des sièges « disponibles » au Parlement (sachant que 25% des sièges y sont « réservés d’office » aux militaires)

 

- à l’installation d’un état martial dans tout le pays

 

- à l’arrestation du chef de l’État Win Myint, ainsi que celle de sa Conseillère d’État et ministre des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la Paix) et de diverses personnalités de la LND

 

- et à une possible condamnation d’emprisonnement ferme pour le Président et sa ministre.

 

Les seuls motifs invoqués pour justifier de ces incarcérations pourraient prêter à rire si, en réalité les conséquences induites n’étaient pas autrement plus graves.

Les deux « inculpés » sont susceptibles d’écoper d’une peine de 3 ans d’emprisonnement.

- Aung San Suu Kyi, pour avoir acheté et utilisé pour son usage propre 6 talkies-walkies (sic !)

- Le Président Win Myint pour avoir autorisé des véhicules à passer devant le palais présidentiel, « en violation des règles de protection contre la Covid » (re-sic !)

Des motifs tellement ridicules qu’ils ne peuvent qu’encore plus alimenter la colère et le sentiment d’injustice déjà profonds du peuple birman.

 

Seulement, si les militaires restent conformes à leur manque de finesse, ils conservent également leur efficacité. Une confirmation de la peine suffira à supprimer toute chance aux deux intéressés de se représenter à un processus électoral pour toute la durée de leur condamnation. Leur parti serait même contraint de les radier définitivement.

 

Ces derniers mois, la junte, bien décidée à faire fi du processus démocratique et à dénier à son peuple toute évolution en ce sens, avait déjà dénoncé à force cris « l’irrégularité du scrutin du 8 novembre », et dénoncé pêle-mêle, à la façon de Trump, les « millions de bulletins de vote frauduleux » et « la partialité de la Commission électorale ».

Comprenant que cela ne suffirait pas, elle fomente son coup d’état le 1er février et se prépare maintenant à éliminer des prochaines élections les candidats du peuple. Il faut dire que le parti de la junte, l’USDP n’a pas brillé par ses résultats lors des dernières élections (seulement 6% des sièges remportés à la Chambre Haute et 8% à l’Assemblée Nationale).

 

À la manœuvre : l’ancien chef des armées et senior général Min Aung Hlaing, l’ennemi de toujours d’Aung San Suu Kyi, et actuel Président du SAC, le puissant State Administrative Council.

Déjà visé par des sanctions sur ses intérêts à l’étranger, de la part de l’ONU et des États-Unis, on peut imaginer que Min Aung Hlaing ait tout à craindre d’un trop fort virage démocratique de la nation birmane. La constitution pourrait être révisée et les clauses protégeant les militaires être levées. Lui et d’autres membres de la junte auraient alors de nombreux comptes à rendre pour leurs multiples malversations, tant devant la justice de leur pays qu’à l’international. A nouveau, l'histoire en cours pour D Trump.

Peut-être même serait-ce leur tour d’être incarcérés, et pour beaucoup plus longtemps ?

 

En attendant, si la LND se voit privée de ses candidats (pendant au moins 3 ans), la junte et l’USDP auront toutes leurs chances pour les prochaines élections que les Généraux « promettent » de réorganiser… dans un an !

 

Publié le 11/02/2021
Un bel exemple « d’entraide » entre différentes espèces de la faune australienne

Ce n’est un secret pour personne, l’Australie est à présent soumise à un constant « régime sec », avec des régions de plus en plus étendues qui ne reçoivent presque plus d’eau de pluie. Les incendies violents qui en résultent n’arrangent rien. Peut-être avez-vous encore en tête, d'ailleurs, ces images terribles de koalas, de reptiles, de possums incapables d’échapper aux brasiers.

L’Est de l’île continent, qui termine peu à peu sa saison d’été, est à nouveau soumise à des incendies, mais surtout à une terrible sécheresse qui, à nouveau, menace les survivants de la catastrophe climatique de l’année dernière.

 

Au milieu de ce triste constat, une observation étonnante et heureuse a été faite par des fermiers et des biologistes. Ils ont été témoins de l’aide providentielle que les wombats apportent aux autres espèces animales qui partagent leur territoire.

 

Photo PV

 

Si le wombat ne vous est pas familier, vous pouvez vous référer aux pages 10 à 12 du Carnet de voyage n°3 sur la Tasmanie (consultable et téléchargeable gratuitement depuis la rubrique « Carnets de voyage » de ce site).

Il s’agit d’un marsupial herbivore (il en existe en fait 3 espèces) très sympathique (sauf à lire Kenneth Cook et sa Vengeance du Wombat, que je vous recommande vivement). Il est proche du koala. Mais, à la différence de ce dernier, il ne grimpe pas aux arbres ; les pattes bien sur terre, il préfère les terriers au fond desquels il aime s’abriter.

 

Le niveau des nappes phréatiques ayant considérablement baissé, nos amis aux talents de pelleteuses mécaniques, et aussi de sourciers, se sont vus contraints de creuser plus profond afin de trouver les précieuses réserves d’eau. Ils ont ainsi agrandi les puits d’origine, permettant à des espèces animales différentes (oiseaux, possums, guanas, échidnés, émeus…) de venir se désaltérer à ces points d’eau providentiels.

 

Mieux, lors des violents incendies, il a été également rapporté que diverses espèces se sont réfugiées dans les terriers de wombats qui, malgré leur tempérament habituellement asocial, les ont laissées faire. Ils avaient pourtant les moyens de les en empêcher, comme ils le font habituellement, en bouchant l’entrée de leur refuge, tête la première, ne laissant apparaître à l’extérieur que leur rebondi postérieur. Celui-ci est en effet doté d’un solide bouclier invisible : une épaisse plaque de cartilage qui recouvre leurs fesses.

 

Ces observations semblent en tout cas mettre en évidence une possible expression de solidarité entre espèces animales différentes, face à l’adversité !

 

Publié le 09/02/2021
Shakespeare and company...

Connaissez-vous l’étonnante librairie, sise près de Notre-Dame, qui répond au nom évocateur de Shakespeare and company ?

Si vous aimez les livres et un parfum d’authenticité, c’est un endroit à visiter absolument.

 

Une relation américaine, un homme d’affaires vivant à Los Angeles, me l’a faite découvrir, il y a près de trente ans. Il m’avait même présenté à son propriétaire de l’époque, avec qui il avait suivi une partie de ses études à Paris.

J’en garde un délicieux souvenir, fait de complicité autour des livres, de l’écriture et des auteurs. Je ne savais pas encore que j’en ferais, moi aussi, mon métier, quelques années plus tard.

 

Certes, le tourisme est passé par là et, compte tenu de la réputation internationale du lieu, il est hélas sur tous les guides, ce qui explique un certain afflux de badauds en shorts et T-shirts. Mais il ne faut pas renoncer pour autant. C’est réellement un bel endroit.

 

Pourquoi en parler maintenant ? Parce que nous sommes début février, et que le 2 février 1882 naissait en Irlande un certain… James Joyce (1882-1941).

Un enfant qui s’avérera un élève brillant, particulièrement doué pour les langues (qu’il continuera d’étudier quand il viendra s’installer à Paris en 1903). Même s’il a été publié pour la première fois à l’âge de 9 ans (pour un poème), personne ne pouvait se douter alors qu’il deviendrait le plus connu des auteurs irlandais !

 

Ayant hérité des tares de son père, alcoolique et dépensier, il aurait pu tout aussi bien finir dans la misère et l’anonymat. Mais une bonne fée veillait apparemment sur lui, une éditrice anglaise : Harriet Shaw Weaver. Convaincue de son talent, notamment depuis la parution des Gens de Dublin, elle lui assura de quoi poursuivre l’exercice de son art. C’est aussi le temps pour Joyce des grandes rencontres : de Beckett à Hemingway, en passant par Proust. Excusez du peu.

 

Et quand James Joyce met un point final à son roman fleuve Ulysse, c’est à la librairie anglo-saxonne (et parisienne:) Shakespeare and company, que celui-ci est publié.

 

Un pari étonnant pour cet « OVNI » de la littérature. Il faut dire que l’évocation d’une seule journée traitée selon 18 angles différents était un pari osé. Très « osé » aussi (pour l’époque) en était le style. Les détracteurs de Joyce se déchaînèrent, n’hésitant pas à traiter l’Irlandais de pornographe et de misérable. Au point que l’ouvrage jugé obscène sera longtemps interdit sur les rayons des librairies.

 

Il est certain en tout cas que le procédé narratif choisi par Joyce, certes très original, rend la lecture de son récit particulièrement ardue. Aujourd’hui encore, même si Ulysse, enfin réhabilité, est présenté comme un chef d’œuvre de la littérature, il reste semble-t-il le livre « le plus difficile à lire jusqu’à la dernière page » pour une majorité de lecteurs.

 

Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à aller faire un tour dans les étages (poussiéreux) de Shakespeare and company.

Je serais étonné que vous n’y retrouviez pas un peu de l’âme de Joyce, sur un fond de ballade irlandaise et, qui sait, un vieil exemplaire d’Ulysse, qui n’attend plus que vous pour se dégourdir les pages.  

 

Publié le 08/02/2021
De bonnes nouvelles d’Australie occidentale

Il arrive heureusement que les nouvelles reçues apparaissent plus graves que ne le sont en réalité les événements auxquels elles se rapportent.

Ainsi, celles concernant les incendies en Australie occidentale (capitale : Perth) laissaient entendre que ceux-ci étaient particulièrement nombreux et dramatiques.

 

En réalité, selon la carte des incendies publiée en temps réel par le gouvernement fédéral, il semble que ces incendies, très localisés (Nord-est de Perth), ne soient pas si nombreux et ont pu être en partie maîtrisés. La difficulté, fréquente pour ce type d’incident climatique, est qu'aussitôt un foyer contrôlé, un autre se déclenche, mobilisant en permanence les forces de sécurité du feu.

 

Inquiet pour les personnes que nous avions eues le bonheur de rencontrer dans cette région, lors de notre précédent séjour, et en particulier l’équipe de biologistes en charge de l’hôpital créé pour secourir la faune sauvage – celui où nous avions « adopté » un bilby – j’ai pris contact avec celle-ci.

Les nouvelles sont tout à fait rassurantes : personnel hospitalier et « résidents » à plumes, à fourrure ou à écailles se portent tous bien. Plus de peur que de mal. Surtout, d’importantes pluies se sont abattues sur la région depuis vendredi soir (heure australienne), aidant à mettre un terme aux incendies encore actifs. …d’ici les prochains, bien sûr.

 

      

                      Bilby convalescent... et "adopté"                                                   Bilby dans la nature (avec éclairage nocturne)            Photos PV

 

Vivre en Australie de nos jours signifie devoir supporter des incidents climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. Les humains comme la faune doivent se montrer capables de s’adapter, avec l'espoir qu’un cours différent sera donné aux événements en diminuant l’empreinte de l’activité humaine sur l’île-continent.

Quelle joie, en attendant, de recevoir de bonnes nouvelles de l’équipe sur place !

 

Publié le 07/02/2021
Du gaz... ou du vent ?

Il est regrettable que tant de grands projets industriels lancés au cours de ce siècle, et/ou à la toute fin du précédent, restent entachés par un tel degré de désinformation et d’hypocrisie politique.

 

Entre autre exemple récent, cette communication ambiguë qui laisse croire (avec succès) aux populations concernées, que le gaz serait une énergie beaucoup plus propre que le pétrole ou le charbon, et que les projets d’acheminement de celui-ci à travers toute l’Europe favoriseront les objectifs fixés lors des accords de Paris sur le climat, par les états membres.

En réalité, l’équivalent carbone du gaz et son rôle négatif sur l’effet de serre sont loin d’être négligeables. Nous en avons un exemple avec l’Australie et un rapport américain récent sur les projets en matière de gazoducs que le gouvernement Morrison a décidé d’étendre dans le pays. 8 500 kms de pipelines qui vont permettre l’émission de 5 milliards de tonnes de carbone, ce qui équivaut à environ 33 centrales électriques au charbon !

Et l’Australie n’est « qu’à » la 5ème place sur la liste des pays porteurs de projets du même type. L’investissement mondial en cours porte sur plus de 1 trillion (mille milliards) de dollars dans des projets de gazoducs et de pétrole, à commencer par la Chine qui se sert de son grand projet des Nouvelles routes de la Soie pour investir massivement dans ce secteur, les États-Unis, l’Inde, et bien sûr la Russie.

 

À propos de Russie, le gouvernement allemand brille justement par son hypocrisie. Fermeture des centrales à charbon d’un côté, à grands renforts de communication « verte », mais défense contre vents et marées du projet russe de gazoduc Nord Stream 2 (aussi baptisé « Pipeline Poutine ») qui sera générateur à terme de phénoménales émissions carbone.

Et quand l’affaire Navalny, cet opposant politique à Poutine récemment empoisonné et maintenant arbitrairement emprisonné, prend l’ampleur qu’on lui connaît, justifiant aux yeux de plusieurs pays européens un boycott (au moins temporaire) de Nord Stream 2, l’Allemagne continue de défendre mordicus le projet. Elle n’a pas bougé non plus devant la ferme opposition  à ce projet de la part des Pays Baltes et de la Pologne qui se voient pourtant menacés dans leur intégrité politique et leur indépendance économico-énergétique par le nouveau « pipeline Poutine ». Sans compter les 581 voix du Parlement Européen qui s’étaient également élevées contre ce projet.

 

Le géant russe Gazprom, lui, n’hésite pas, à mots à peine voilés, à laisser entendre qu’en cas d’abandon du projet, il ne se presserait pas pour rembourser les milliards investis par ses partenaires européens ! Magnifique exemple d’honnêteté et de solidarité.

 

Les États-Unis ne se montrent bien sûr pas en reste. Le gouvernement Biden a déjà fait savoir qu’il se tiendrait, sur ce sujet, dans la droite ligne de son prédécesseur, D Trump : fermement opposé à la finalisation du projet. Une prise de position qui ne doit toutefois rien à une soudaine conscience écologique, mais bien plutôt à l’impérieuse nécessité pour lui de vendre à l’Europe… son gaz de schiste !

 

En dépit de tous les beaux discours dont on nous abreuve depuis quelques années déjà, l’économie continue de primer sur l’environnement, alors même que le coût financier et humain, que la planète va très vite payer en contrepartie, sera sans eucun doute beaucoup plus lourd.

 

Publié le 04/02/2021

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