Salon du Livre Ado de Suresnes

Le week-end prochain (19 et 20 nov) se déroulera la 6ème édition du Salon du Livre Ado de la ville de Suresnes.

 

 

Les rencontres entre les 13 auteurs invités et le public auront lieu au sein de la médiathèque de la ville.

J’aurai le plaisir d’y dédicacer la plupart de mes ouvrages et d’animer un atelier le dimanche 20 après-midi sur le thème de… l’Aventure : Qu’est-ce que l’aventure ? Comment la définir et la rêver ? (selon le thème du salon de cette année).

Le tout avec la complicité de la sympathique librairie de Suresnes : Lu&Cie

 

Renseignements auprès de la Médiathèque de Suresnes.

Publié le 12/11/2022
Salon du livre Franco Chinois de Rennes

Ayant eu le plaisir d’être invité au premier Salon du livre Franco-Chinois organisé avec succès conjointement par L’Institut Confucius et la librairie Le Failler, à Rennes en 2021, je suis heureux de vous communiquer les informations sur… la seconde édition !

 

Celle-ci se tiendra à l’Institut Confucius de Rennes, le samedi 26 novembre 2022 de 14h à 19h. Rencontres, dédicaces, lecture de contes, ateliers… seront au programme de cette nouvelle session. Romans, contes, beaux-arts, BD, manuels…12 auteurs Français et Chinois sont invités pour faire découvrir leurs ouvrages. Souhaitons-leur de beaux moments de partage.

 

Publié le 31/10/2022
De quel « An quarante » parle-t-on ?

Vous connaissez sans doute l’expression « S’en ficher comme de l’an quarante ». Du moins en comprend-on le sens, même si l’on n’en devine pas toujours l’origine.

 

La clé de cette énigme tient peut-être en l’existence (passée) d’un certain Louis-Sébastien Mercier, dont je dois la découverte à un ami cher et fidèle, me parlant récemment de Mercier comme l’un des tout premiers auteurs français de littérature d’anticipation. Ma curiosité fut d’autant plus excitée en apprenant que ledit Mercier avait écrit un ouvrage intitulé « L’An 2440, rêve s’il en fut jamais », en l’an de grâce… 1771 !

 

Comment, en plein Siècle des Lumières, un auteur pouvait-il se représenter le 25ème siècle ?

La Révolution, l’Empire, la révolution industrielle et les transformations profondes de la société qui s’en suivirent, n’avaient pas encore eu lieu. Mercier était-il en mesure d’imaginer l’informatique, la robotique, la société de loisirs et de consommation, les armes, les moyens de contrôle et de pouvoir, la sur-communication et la sous-information… de notre monde moderne ?

D’ailleurs, aujourd’hui en 2022, qui serait vraiment capable de prédire ce que sera notre monde dans seulement vingt ans (2040) ?

 

Me voici aussitôt plongé dans la biographie de Louis-Sébastien Mercier, et sa très longue bibliographie, dont L’An 2440, rêve s’il en fut jamais, pour tenter de découvrir la vision de cet homme hors du commun. Tellement hors du commun que mon ignorance à son sujet m’a couvert de honte.

Romancier, dramaturge, essayiste, philosophe, critique littéraire, journaliste ; une trentaine de pièces de théâtre à son actif ; une renommée européenne ; inspirateur de Goethe et de Schiller ; homme politique engagé n’hésitant pas à traiter Robespierre et sa « clique » de représentants de l’ignorance, ni à voter pour la mise en accusation de Marat ; etc. Bref, un auteur incroyablement prolixe et une œuvre très diversifiée.

Pourtant, dans le même temps, sa biographie évoque un philosophe qui se juge d’évidence génial, mais dont les conceptions restent marquées par les errances auxquelles ce même siècle des Lumières tente justement d'échapper. Religion, monarchie, place des femmes reléguée à l’arrière-plan, sont des idées que Mercier continue de défendre, autant qu’il attaque celles des autres penseurs (Voltaire et Descartes en tête) ou celles de savants tels que Newton et Copernic dont il remet en cause, par principe, les découvertes. Quant à ses positions sur une éducation accessible à tous, elles sont aux antipodes de celles que développera plus tard un certain Jules Ferry.

 

Mais alors, quid de L’An 2440, rêve s’il en fut jamais ? Quel monde dessine la grande utopie imaginée par Mercier ?

Les amateurs d’Issac Asimov, les fans de Philip K. Dick, les adorateurs de Ray Bradbury resteront sans doute sur leur faim à la lecture de l’ouvrage de Mercier. Pas de Lois de la robotique ni de règne des supercalculateurs ; pas davantage de Big brother ni de voyages interstellaires. Il s’agit plus « simplement » de la peinture d’une société idéale (un « Meilleur des mondes », mais très différent dans la forme et le fond de celui décrit par Huxley), où règnent la raison, la paix, la justice, et de laquelle toute forme d’oppression aurait disparu. En résumé, le rêve de tout bon philosophe, selon la définition que lui donne Mercier.

Selon les extraits et résumés que j’ai pu consulter, Mercier n’imagine pas de réelle révolution (pas telle que l’envisage un Robespierre), mais plutôt une transformation de la société, dans laquelle il suffirait que le Roi s’intéresse davantage au bien-être de son peuple plutôt qu’à ses plaisirs personnels et à ses délires architecturaux (délires communs, il est vrai, à un grand nombre de monarques, empereurs et dictateurs, dans toute l’histoire de l’humanité jusqu’à nos jours). Le propos de Mercier, plus qu’un témoignage sur la société dans laquelle il vit, est un appel, voire un guide, à l’attention de ceux qui ont pour vocation de diriger une nation.

 

Quoi qu’il en soit, cela reste l’un des tous premiers romans d’anticipation (avec une véritable projection dans le temps) d’un auteur français. Et toute utopie est digne d’intérêt pour les esprits curieux.

 

Utopie et dystopie constituent le corps même de la littérature d’anticipation. Mais il apparaît clairement que l’évolution de la réalité politique et sociale à travers le monde a davantage inspiré les principaux auteurs du genre à n’imaginer le futur qu’à travers la dystopie.

Pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus fameux, la chronologie nous impose de commencer par H. G. Wells qui, en 1910, publie The Sleeper Awakes (Quand le dormeur s'éveillera) dont le héros, à l’instar de celui de Louis-Sébastien Mercier dans L’An 2440, se réveille après un long sommeil de plus de deux cents ans. Sans doute influencé par les rapides progrès scientifiques de son temps, Wells donne libre cours à son imagination pour dépeindre une Londres soumise à de profondes transformations.

 

Mais celui qui ouvre véritablement le bal de la littérature dystopique est sans nul doute Aldous Huxley, avec son mondialement connu Meilleur des mondes, paru en 1932.

Il y décrit un monde futur géré par l’eugénisme, où l’ordre règne par le plaisir, la satisfaction et le bonheur que chacun ressent en tenant la place et le rôle pour lequel il a été génétiquement programmé.

 

En 1943, René Barjavel signe Ravage, un roman post-apocalyptique dans lequel l’homme se trouve soudain privé des ressources technologiques telles que l’électricité, et doit réapprendre à vivre selon d’autres modèles.

 

Viendront ensuite deux œuvres également « essentielles » : 1984 (et son fameux Big Brother), publié en 1949 par George Orwell, puis l’autodafé évoqué dans Farenheit 451 signé en 1953 par Ray Bradbury.

 

La suite serait encore longue, mais ne nous révèle toujours pas l’origine de l’expression « S’en ficher comme de l’an quarante » ni son lien avec Louis-Sébastien Mercier.

La réponse est pourtant simple, du moins si l’on en croit certaines « autorités en la matière », selon lesquelles nous la devons aux royalistes de cette fin du 18ème siècle, et des débuts de la révolution, qui boudèrent sans équivoque les thèses émises par Mercier dans son utopiste L’An 2440, rêve s’il en fut jamais.

Preuve, s’il en était besoin, que la littérature d’anticipation peut marquer par bien des façons la réalité de notre monde présent et… à venir !

 

À lire et à relire :

L’An 2440, rêve s’il en fut jamais     (1771) Louis-Sébastien Mercier      La Découverte

Quand le dormeur s'éveillera           (1910) H. G. Wells                             Le Castor Astral

Le meilleur des mondes                     (1932) Aldous Huxley                       Pocket

Ravage                                                  (1943) René Barjavel                        Folio

1984                                                       (1949) George Orwell                       Folio

Farenheit 451                                       (1953) Ray Bradbury                        Denoël

Publié le 23/10/2022
<< Je suis en colère >>

Comment ne pas partager la colère et l’indignation de Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association L214 ?

Voici ce qu’elle écrit dans un courriel daté d’aujourd’hui :

 

« Je suis en colère. »

« Un amendement au projet de loi de finances pour 2023 a été adopté cette semaine en commission des finances de l'Assemblée nationale. Son but ? Priver de réduction d'impôt les dons « aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d'actes d'intrusion sur les propriétés privées agricoles et établissements industriels ou d’actes de violence vis-à-vis de professionnels ». Il sera débattu dans les prochains jours en séance plénière.

Cet amendement révoltant a 2 objectifs :

  • asphyxier financièrement les associations de défense des animaux et de l'environnement ;
  • salir l’image d’associations pacifistes en les criminalisant, en amalgamant le travail d’alerte avec de la violence.

Pour le plus grand bonheur des industriels de la viande et de la FNSEA, à la manœuvre pour faire taire toute critique du modèle agricole productiviste…

Les intrusions dans les élevages, au cœur de cet amendement, sont déjà interdites et réprimées par le Code pénal. Cet amendement est juste une tentative de plus d’entraver le travail des associations en les privant de leurs moyens financiers. L214 a même été citée nommément !

Les images qui dénoncent le traitement des animaux élevés et tués pour l'alimentation sont clairement visées : empêcher la diffusion de la réalité est un impératif pour les filières viande. Nous ne nous laisserons pas faire. »

 

Décidément, si les gouvernements précédents ne se montraient guère actifs en matière de mesures environnementales et pour légiférer sur le respect de la vie animale, le gouvernement en place va beaucoup plus loin… dans le sens inverse ! Après les nombreuses et scandaleuses mesures prises en faveur des chasseurs, des élevages intensifs, des marchands de produits toxiques… le voilà qui s’attaque aux lanceurs d’alerte, malgré l’opinion très favorable à leur endroit de la majorité de la population européenne.

Il est de plus en plus difficile de croire que l’argent n’aurait pas d’odeur.

Publié le 10/10/2022
Un petit poisson, un petit oiseau s’aimaient d’amour tendre…

Le titre de mon dernier roman paru il y a quelques jours, Le Roi, le Voleur et l’Oiseau, comme celui d’un de mes derniers polars, Le chant des galahs, confirme à ceux qui avaient déjà consulté mes Carnets de voyage (présentés sur ce site) mon intérêt marqué pour la faune sauvage en général, et les oiseaux en particulier.

 

C’est ce même intérêt qui explique l’étrange (et désagréable) impression ressentie en septembre dernier, lors de ma traversée des Vosges « en solitaire » (randonnée par ailleurs merveilleuse du fait de la beauté de cette région), au cours de laquelle je n’ai pu entendre que très peu de chants d’oiseaux.

Beaucoup de prés et de forêts traversés sans en apercevoir la queue d’un, à l’exception de rares éperviers, mésanges, pics épeiches… et, bien sûr, quelques cigognes ainsi que des oies dans les basses-cours alsaciennes, en cours d’engraissement pour les fêtes à venir.

Il faut dire aussi que le « chant » des fusils de chasse était, lui, très présent certains jours.

 

Une amie, photographe animalière (à qui je dois le cliché qui m’a permis d’illustrer la couverture du dernier Fleur de Printemps), effectuait dans le même temps une randonnée en Corse. Elle me dit avoir fait le même constat : une faune aviaire anormalement absente !

 

Ces observations de terrain sont d’évidence conformes au rapport publié il y a une semaine par l’ONG BirdLife. Une étude mondiale qui fait froid dans le dos (et pas seulement parce qu’elle confirme, elle aussi, les effets négatifs du « réchauffement » climatique :).

Selon cette étude, une espèce aviaire sur huit est aujourd’hui menacée d’extinction, tandis que 50% des espèces présentes sur la planète connaissent un déclin continu. Ce constat s’est encore aggravé depuis 2018, où il ne s’agissait alors « que » de 40%.

Birdlife précise à ce sujet : « Les déclins ne se limitent pas aux espèces menacées et rares. Les populations de certaines espèces communes et largement répandues connaissent aussi un déclin rapide ».

 

On sait que la chasse est une des causes de cette situation, mais ce n’est pas la plus importante. La prolifération des chats partout dans le monde est un facteur plus grave encore. Rappelons que c’est l'un des rares prédateurs (avec l’homme) qui ne tue pas que pour manger, mais aussi pour « s’amuser ». Le changement climatique joue également son rôle, mais moins que certains modes d’agriculture intensive et d’exploitation forestière (dont les impacts sont très visibles lorsque l’on pratique la randonnée).

 

A l’instar de toute la faune sauvage, les oiseaux sont victimes de l’activité humaine qui conduit à la perte de leurs habitats et à la diminution constante de leurs ressources alimentaires.

J’ai, pour ma part, beaucoup de mal à imaginer un monde duquel le chant et la présence des oiseaux seraient exclus.

Publié le 10/10/2022
Quand les légendes rattrapent la réalité

À propos de la série de légendes de Fleur de Printemps, dont le dernier opus est présenté dans le précédent billet, l’actualité scientifique nous ramène étrangement au tout premier de ces romans (tous publiés chez Actes Sud, dans la collection Cadet) :

Bao et le dragon de jade.

 

           

 

Paru la première fois en 2010, ce petit ouvrage a beaucoup compté pour moi et a joué un rôle prépondérant dans ma modeste carrière d’écrivain. Il s’est vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et a été réédité à plusieurs reprises, après avoir reçu un excellent accueil dans le milieu de l’enseignement et des médiathèques. Il a également été sélectionné, en 2012, pour le très fameux Prix des Incorruptibles, qu’il a emporté, après que plus de 80 000 élèves aient voté au plan national. Inutile de préciser que, pour un premier partenariat avec Actes Sud, nous avions, eux et moi, de bonnes raisons de nous réjouir et de poursuivre notre aventure ensemble.

 

Dans l’histoire, le jeune héros est confronté à un (supposé vilain) dragon qui a pour fâcheuse habitude de se nourrir de pierres de jade ! L’idée, même si elle se justifie très bien au plan de la symbolique traditionnelle chinoise, avait tout de même de quoi surprendre un jeune public peu versé dans les subtilités de la Chine ancienne.

J’ai pourtant découvert récemment que cette même idée était au cœur des deux derniers albums de Blake et Mortimer, parus en 2018/2019 sous le titre La Vallée des Immortels. À cette différence près que les auteurs ne « nourrissaient » plus leurs dragons avec du jade, mais avec des émeraudes !

Aujourd’hui, l’actualité scientifique semble aller dans le même sens ! Des œufs géants de dinosaures viennent en effet d’être découverts dans la province du Liaoning, en Chine, et ils étaient emplis de… cristal !

 

Il s’agirait plus précisément de cristaux de calcite, un minéral souvent présent dans les œufs de dinosaures et de leurs proches cousins, les oiseaux.

Or, faut-il le rappeler, ce sont aussi les dinosaures (ou plutôt les découvertes de nos ancêtres les concernant) qui ont donné naissance à cet animal mythique qu’est le dragon !

Plus intéressant encore, cette découverte s’est faite dans le Liaoning, qui est précisément la province dans laquelle se situe la légende de… Bao et le Dragon de jade !

 

Décidément, les voies de la création sont impénétrables (ou presque)  

Publié le 03/10/2022
Nouvelle parution : Le Roi, le Voleur et l'Oiseau

 

Je suis heureux de vous annoncer la parution de :  Le Roi, le Voleur, et l'Oiseau.

 

 

Vous en trouverez la description dès la page d'accueil de ce site, rubrique "jeunesse", et en cliquant sur la photo de couverture.

 

Il s'agit d'une nouvelle histoire de Fleur de Printemps, où l'on retrouve donc cette petite chinoise à l'esprit si vif, et curieuse de tout, en compagnie de son grand-père Lao Sheng, toujours désireux de satisfaire à cette curiosité en usant de toute son érudition sur les traditions de son pays.

 

Dans le cadre somptueux du parc du Temple du Ciel, à Pékin, le vieil homme répond aux questions de Fleur de Printemps à propos des gens qu'ils croisent et qui promènent leurs oiseaux en cage.

Admirative de la beauté de leurs protégés, et surtout de leurs chants, elle s'inquiète tout de même du fait qu'ils soient ainsi privés de liberté. Le bonheur de leur maître n'est-il pas égoïste et à leur détriment ? Lao Sheng lui présente alors un de ses amis, qui possède lui aussi une cage. Il lui rapporte les interrogations de sa petite fille.

Celle-ci n'en croit pas ses yeux lorsque, pour toute forme de réponse, le promeneur ouvre la cage et laisse son oiseau s'envoler ! Fleur de printemps est encore plus ébahie quand, sur un simple sifflement, l'oiseau revient de lui-même dans la cage.

Loin de calmer la curiosité de la petite fille, la démonstration n'a fait qu'exciter sa curiosité. Lao Sheng n'a pas d'autre choix, pour y répondre, que de lui raconter l'histoire du roi qui aimait les oiseaux, et de Niao, un jeune garçon, bien décidé à apprivoiser le plus beau de tous pour le vendre à son suzerain. Afin de réaliser son projet, Niao doit franchir nombre d'obstacles et faire preuve d'un grand courage, à commencer par quitter sa famille pour se rendre dans la montagne où il espère rencontrer un homme très étrange dont on dit qu'il sait apprivoiser tous les oiseaux.

 

A travers cette vieille légende, Fleur de Printemps va découvrir que l'idée de liberté est très différente selon chacun, y compris peut-être, pour les oiseaux !

 

 

Note : ce texte est une réécriture complète et approfondie de la toute première Légende de Fleur de Printemps, parue sous ce titre en 2007 aux éditions Bleu de Chine, au format album. L'éditeur ayant hélas déposé son bilan au moment même de cette parution, l'album n'avait pas eu le temps d'être largement diffusé ni donc vivre sa vie. Les récits de la série Fleur de Printemps se sont ensuite poursuivis aux éditions Actes Sud, et sont toujours diffusés :)

 

Publié le 03/10/2022
Le poids du vivant sur terre

Arte vient de diffuser un excellent reportage (comme toujours), relatant le travail incroyable réalisé par des experts et scientifiques, à propos de… la biomasse de notre planète.

Ces hommes et ces femmes étonnants, qui n’ont pourtant rien de « Professeurs Tournesol », se sont posé l’étrange question : « Quel poids représente le vivant sur terre ? » et, plus étrange encore, ont consacré tous leurs efforts à essayer d’y répondre.

Le reportage livre leurs conclusions. Elles sont à la fois lumineuses, inattendues et, hélas, inquiétantes.

 

« Peser » le vivant, équivaut à un véritable défi. Cela signifie recenser l’intégralité des espèces connues de la flore et de la faune, depuis les plus grands mammifères jusqu’aux plus petits organismes vivants, tels le plancton et les bactéries, et aussi évaluer celles qui nous sont encore inconnues. Puis, de réaliser une opération en apparence très simple, mais en apparence seulement : Calculer le poids moyen d’un spécimen d’une espèce, le multiplier par le nombre de spécimens (ceci donne le poids de chaque espèce), et enfin additionner le poids de toutes les espèces.

Une paille !

 

Mais venons-en directement aux résultats obtenus.

Lorsque, dans mon billet précédent, j’évoquais « les chiffres si énormes qu’il est difficile de nous les représenter mentalement, et en tout cas sans qu’ils nous donnent le tournis », cela vaut tout particulièrement pour le cas présent !

Aujourd’hui, le « Poids du vivant » sur terre serait… d’une tératonne !

Eh oui, difficile à « mesurer » n’est-ce pas ?

Petit rappel pour les moins matheux d’entre nous : 1 est défini comme 10 puissance 0, 10 vaut pour 10 puissance 1, 100 pour 10 puissance 2,etc. 1 téra vaut pour 10 puissance 12 !

Autrement dit, 1 tératonne équivaut à 1 million de tonnes (ou : 1 milliard de kilos).

C’est le poids de la biomasse terrestre estimée à ce jour.

 

Mais, nos savants « fous » ne comptaient pas en rester là. Ils se sont ensuite demandé : « Comment cette biomasse évolue-t-elle ? ».

Retour à leurs planches à calcul, ou plutôt à leurs puissants calculateurs et leurs centaines de… téraoctets.

La réponse est tombée, cinglante : la biomasse était, au début de l’ère industrielle, de… 2 tératonnes, exactement le double ! (Et rappelons qu’elle était bien plus considérable il y a seulement quelques millions d’années, autrement dit « une seconde » sur l’échelle de vie de notre planète.)

50% de perte de la biomasse en seulement deux siècles, qui s’attendait à cela ?

 

Alors, une autre question s’est imposée à eux, démarche typique d’un esprit scientifique et donc curieux : « Quel poids représente le « Non-vivant » ? Autrement dit, tous les objets que l’homme a créés et continue de créer pour son propre mode de vie.

Sans surprise, ce poids n’a cessé d’augmenter, et de façon exponentielle depuis le début du XXème siècle. En 2020, il avait rattrapé le poids du vivant et, depuis, il l’a dépassé ! Désormais, nos voitures, téléphones, ordinateurs, trains, fusées… pèsent plus lourd que le vivant, et l’écart se creuse de plus en plus vite.

Dans le même temps, les scientifiques responsables de cette étude se sont encore interrogés : « Comment se compose la biomasse ? » « Quelle part de celle-ci est impactée par cette chute exponentielle ? »

 

Une fois de plus, la réponse s’est avérée particulièrement inquiétante : en 2020, le vivant se répartissait entre : 34% d’humains, 60% de flore et d’animaux domestiques, et seulement 6% de faune sauvage.

Les espèces animales sauvages comme, les batraciens, les insectes, les reptiles, les oiseaux, les poissons et les quelques rares grands mammifères que l’homme n’a pas encore abattus, ne représentent plus que 6% de la vie sur terre. La chance que nos enfants aperçoivent ces animaux en dehors d’un zoo, d’un livre ou d’un programme virtuel, s'amenuise d'année en année.

 

Selon nos savants, toutes ces réponses, vont dans le même sens, celui d’une nouvelle grande extinction.

La définition d’une « grande extinction » (ou extinction de masse) est : un événement relativement bref à l’échelle des temps géologiques (quelques millions d’années au maximum) au cours duquel au moins 75 % des espèces animales et végétales présentes sur la Terre et dans les océans disparaissent.

Ce serait bien le cas ici.

 

La terre a connu 5 extinctions de masse dans son histoire :

  1. Ordovicien : il y a environ 445 millions d'années (Cause envisagée : disparition de nombreuses mers et océans).
  2. Dévonien : env. 360 à 375 millions d'années (épuisement de l'oxygène dans les océans)
  3. Permien : env. 252 millions d'années (astéroïdes, activité volcanique)
  4. Trias : env. 200 millions d'années (activité volcanique entraînant un fort réchauffement climatique)
  5. Crétacé : env. 66 millions d'années (astéroïde)

Cette 6ème extinction de masse, annoncée par nos scientifiques, et qui porte atteinte à la biodiversité terrestre, relève, elle, d’une cause parfaitement identifiée et nouvelle : l’activité humaine et la priorité que s’attribue cette espèce sur toutes les autres.

En conclusion de l'étude, une dernière question se pose : « L’humain justifie cette priorité par sa conscience et son intelligence. Ne pourrait-il, dès lors, mettre celles-ci à profit pour stopper l’extinction qui est en cours ? ».

Publié le 25/09/2022

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