Rio Tinto… toujours sur la bonne voie ?

Dans mon billet du 25 août dernier (Une bonne nouvelle pour l’Australie), j’évoquais la suppression des bonus du Directeur Général (Jean-Sébastien Jacques, un Français) et de deux hauts dirigeants du groupe Rio Tinto Australie. Une décision prise par le PDG du groupe et son conseil d’administration, suite à la destruction par explosifs d’un site aborigène sacré, vieux de plus de 46 000 ans.

 

Les trois mêmes dirigeants viennent à présent d’être « démissionnés ».

 

« Ce qui s’est passé à Juukan est une faute et nous sommes déterminés à faire en sorte que la destruction d’un site patrimonial d’une importance archéologique et culturelle aussi exceptionnelle ne se reproduise plus jamais lors de nos opérations », a déclaré M. Thompson, le PDG de Rio Tinto.

 

Le Conseil des propriétaires terriens aborigènes (NNTC) a déclaré : « Nous espérons que cela enverra un message fort à l’ensemble du secteur minier: vous devez rejoindre le 21ème siècle et commencer à prendre au sérieux votre gestion environnementale et sociale », précisant que ces licenciements constituaient une étape cruciale, mais qu’il ne s’agissait que de la première d’un véritable processus d’engagement.

 

Rio Tinto a des activités minières sur pratiquement tous les continents : en Australie (minerai de fer, charbon, aluminium), aux États-Unis (cuivre, charbon), au Canada (aluminium et autres), en Amérique latine et en Afrique du Sud, et même en Europe. Elle est une des quatre premières sociétés minières au monde.

Le moins que l’on puisse dire est que ses activités, jusque très récemment, étaient loin d’être vertueuses à l’égard de l’environnement et, surtout, des populations locales. Un revirement dans son éthique serait donc plus que bienvenu.

 

Pour la petite histoire, rappelons que Rio Tinto doit son nom au fleuve éponyme situé en Espagne. Un site que le groupe exploitait à la fin du 19ème siècle, alors qu’il était le premier producteur mondial de cuivre. Or, ce cours d’eau est devenu rouge (« Rio tinto ») à la suite d’une effroyable pollution due à la dissolution des molécules de fer, cuivre et autres minéraux dans l'eau, provenant des gigantesques mines à ciel ouvertes du secteur.

 

Rio Tinto étant un groupe anglo-australien, et le Pays d'Oz recelant encore beaucoup de richesses, il sera important de continuer d'observer les activités du groupe dans les prochaines années.

Publié le 11/09/2020
Écocide, grandeur… Nature !

Peut-être aurez-vous prêté attention au rapport que vient de publier le WWF à propos de la disparition des espèces vivantes sur notre planète ?

Peut-être aussi, l’aurez-vous jugé catastrophiste ?

Comme vous, je préférerais des nouvelles un peu plus réjouissantes. Pourtant, je vais davantage enfoncer le clou : loin d’être alarmiste, cette étude est en réalité encore trop optimiste ! Voici pourquoi :

  1. L’étude du WWF concluant à la disparition de 70% des animaux sauvages ne concerne que les vertébrés. À titre d’exemple, les seules espèces d’eau douce (qui incluent les amphibiens, les poissons, les oiseaux… ont, elles, disparu à hauteur de 84% !
  2. Cette étude ne prend pas non plus en compte les insectes, dont les populations ont été décimées par l’agriculture intensive (appauvrissement des sols) et l’emploi massif des insecticides.
  3. La période analysée va de 1970 [époque où le « Temps du dépassement » était encore au 31 décembre et non en juillet, comme maintenant. Cf. mon billet du 5 août dernier], à 2016 (46 ans). La précédente étude du même WWF (parue en 2018) portait sur la période 1970-2014 (44 ans). Celle-ci faisait état de 60% de disparition de la faune sauvage. Autrement dit, en 2 ans seulement, la disparition des espèces animales s’est accrue de 10%. Nous sommes désormais en 2020, 4 ans après l’étude la plus récente. Si on projette la même vitesse de disparition, il est très probable que le nombre d’espèces disparues (entre 1970 et 2020) soit de l’ordre de 85 à 90% !

 

Donc, en 50 ans, (1970-2020) l’humanité aura favorisé la destruction de près de 90% de la biodiversité animale. À l’échelle de l’histoire de notre planète, cela équivaut à une véritable explosion nucléaire. Nombre de ces espèces disparues vivaient sur terre depuis des millions d’années.

Évidemment, ayant perdu toute capacité à prendre du recul (comme à voir à long terme), la plupart d’entre nous raisonnent à l’échelle de notre vie (pas même celle de nos enfants et de leurs éventuels descendants). Du coup, le phénomène passe davantage inaperçu. Et puis, il n’est pas autant visible selon les régions où nous habitons : la biodiversité animale a fondu à hauteur de 95% dans les zones tropicales d’Amérique centrale et latine.

 

Personne (sauf ceux qui, sans doute mieux placés pour comprendre la portée du drame, préfèrent défendre le concept des zoos) ne semble réaliser qu’une espèce disparue l’est… pour toujours !

 

Nous semblons transporter partout avec nous nos problèmes de « territoires occupés » et de mauvais voisinage. La destruction des habitats naturels pourrait être évitée, ou en tout cas fortement limitée. Seulement, cela nous obligerait à repenser notre approche de l’élevage, de l’agriculture, et reconsidérer en profondeur nos modes de consommation (pas seulement alimentaire). Cela fait plus de 30 ans que ces questions sont posées, débattues, contestées, défendues ; que des discours sont prononcés, des promesses électoralistes faites, sans qu’aucun gouvernement ne se décide à agir.

 

La suprématie que l’homme impose sur le reste du vivant est une dérive insupportable. Est-il possible que notre seul espoir de la voir s’éteindre repose dans le risque de pandémies dues aux contacts entre humains et derniers animaux sauvages ?

Est-ce du catastrophisme de penser que cet écocide « explosif » auquel nous nous livrons ne pourra qu’aboutir à la fin d’une certaine humanité, sinon à la disparition de l’espèce humaine ?

Publié le 10/09/2020
Entre chiens et loups

Comme je le rappelais dans un précédent billet d’humeur, la plupart de mes romans évoquent nos rapports avec la nature en général, et la faune en particulier.

Les chiens y sont ainsi souvent présents et se retrouvent même au cœur de la série en trois tomes qui se déroule en partie en Alaska et en partie dans les Vosges : La dernière course, Mush, Emily et le chasseur d’étoiles, tous parus chez Actes Sud.

 

Ceci explique sans doute pourquoi j’ai trouvé si intéressant l’article de Laurent Bègue-Shankland (Université Grenoble-Alpes), publié cette semaine, à propos du lien qui pourrait exister entre les actes de cruauté envers les animaux et des violences exercées envers les humains. « Qui n’aime pas les animaux n’aime pas les gens », affirme l’adage. Et justement, selon cet article, un faisceau d’indices concordants tend à indiquer que ceux qui se montrent violents envers les animaux le sont facilement envers les humains.

 

Un sujet qui tombe à pic, au moment où les questions de violences, « d’ensauvagement » se partagent l’actualité avec les cas de maltraitance animale : chevaux mutilés ou tués, élevages de canards tenus dans les pires conditions, abattoirs où personnel et même vétérinaires sont surpris en flagrant délit d’actes sadiques, chiens abandonnés sans eau ni nourriture dans des enclos, et d’autres battus à mort en pleine rue…

 

Les animaux sauvages soumis aux pires incidents climatiques pourraient penser leurs cousins domestiques ou d’élevage plus heureux, choyés par leurs propriétaires… ils auraient bien tort.

Mais l’homme n’est plus à une contradiction prêt. Ainsi, cette absurde affirmation : « L’homme est un loup pour l’homme » ! Comment et pourquoi vouloir faire du loup un monstre, alors que, sans lui, l’humanité ne serait rien ?

La seule « monstruosité » du loup est d’avoir autant contribué au développement et à la survie de l’humanité, dont l’abomination, justement, n’a jamais eu d’égale. Depuis la nuit des temps, le loup est venu en aide à l’homme. Pour lui, il est même devenu chien.

 

Tant d’individus, tant de peuples n’auraient pas survécu sans leurs chiens. Ces pauvres bêtes ont témoigné et témoignent encore d’un sens de l’abnégation incroyable, d’une volonté sans faille de nous servir, et une impensable capacité à tout endurer pour cela.

Pour l’homme, le loup s’est fait chien, et le chien s’est fait guide d’aveugle, compagnon de solitude, bouilloire du SDF ou de l’Aborigène, animal de cirque, de combat, de guerre, de chasse, souffre-douleur, chien-chien à sa mémère, gardien de troupeau, d’usine, de supermarché, spécimen de laboratoire, mets délicat, chien de sauvetage, démineur, détecteur de drogue, d’armes, d’explosifs, de cancers, objet de compétitions de beauté, de défilés de mode, jouet du petit dernier qu’on abandonne au bord d’une route quand le gamin grandit et préfére jouer avec sa console Nintendo…

Et pourtant, tant de surprenantes expressions émaillent la littérature des hommes : « Un temps de chien », « Vivre ou être traité comme un chien », « Te réserver un chien de ma chienne », « N’être qu’un chien, ou une chienne », « Ce n’est pas fait pour les chiens », « Avoir un caractère de chien », « Être malade comme un chien », « Un enfant de chienne », « Un jeu de chien »…

N’est-il pas d’humains clairvoyants, ni même reconnaissants ?

 

Aussi, je le clame haut et fort : il serait temps que les chiens apprennent à lire et redeviennent des loups !

 

En attendant, je suis reconnaissant envers tous ceux qui, très courageusement, se battent contre la maltraitance animale, mettent leurs droits et leur liberté en péril pour dénoncer les lieux sordides de tortures, n’hésitent pas à affronter un individu violent qui, en pleine rue, tabasse son animal à coups de poings et de pieds, comme cela s’est encore passé récemment, à Marseille, avec un pauvre berger allemand. Il faut du cran pour intervenir et ne pas laisser faire, ne plus être complice.

Bravo et merci à vous !

Publié le 07/09/2020
Parole... de Prévert

Faute de « billet d’humeur » ou de nouveauté littéraire à partager avec vous, je voudrais tout de même, de temps à autre, vous livrer la pensée… d’un(e) autre !

En voici une parmi les nombreuses de Jacques Prévert, dont les œuvres m’ont accompagné depuis que l’on m’a offert son recueil de poésies, « Paroles », alors que j’avais une douzaine d’années.

« Un homme qui suit une idée fixe est condamné à ne pas aller loin. »

Publié le 06/09/2020
Brazil...

Je ne suis jamais allé au Brésil et ne connais donc ce pays qu’à travers les reportages que j’ai pu lire ou visionner. Ma « légitimité » pour en parler est de ce fait toute relative.

Pourtant, je dois avouer mon infinie tristesse d’apprendre ce matin que le chef Kayapo Raoni Metuktire vient à nouveau d’être hospitalisé, cette fois parce qu’il est contaminé par la Covid 19 !

 

Ce chef est mondialement connu puisque cela fait trente ans qu’il se bat contre la déforestation dont l’Amazonie fait l’objet. On a pu le voir sur de nombreux plateaux de télé, en tenue traditionnelle, coiffé de plumes colorées et exposant à nos yeux ébahis son imposant plateau labial. Tant de "people" et personnalités politiques ont aimé s'afficher à ses côtés... le temps d'une photo !

 

Plus récemment, il a eu le courage de s’opposer au président brésilien Jair Bolsonaro , celui-là même qui minimise la gravité des incendies qui ravagent son pays, et encourage des opérations financières qui aggravent la déforestation.

Dans sa folie destructrice, son esprit empli de haine et de mépris envers les autres et en particulier les plus démunis, Bolsonaro s’en est pris directement au vieil homme (Raoni est âgé de 90 ans) en l’accusant d’insupportables sottises.

Raoni, lui, accuse clairement Bolsonaro de profiter de la pandémie de coronavirus pour décimer son peuple. Il faut dire que près de trente mille aborigènes brésiliens ont déjà été infectés par le virus et que 759 en sont morts. Ils ne sont pourtant plus si nombreux.

 

Il est difficile, dans une telle situation, d’accepter l’indifférence générale des autres nations. Nous sommes d’évidence face à ce qu’il est convenu d’appeler (apparemment dans d’autres circonstances) un crime contre l’humanité. N’avons-nous pas vécu suffisamment de génocides dans l’histoire de cette planète, pour en refuser un de plus ? N’apprenons-nous donc rien ? À moins que nos consciences ne soient définitivement endormies, abêties par nos nouveaux modes de vie. Nous sommes pourtant si prompts à nous lever et hurler notre colère contre les atteintes à notre liberté : parce que l’on nous « oblige à porter un masque » ou que l’on nous « interdit de fumer en public ».

 

Il est vrai que je n’ai rarement entendu ce mot, liberté, autant galvaudé que durant toute cette année. Il faut donc croire que nous savons, collectivement, instinctivement, gérer l’ordre de priorité desdites libertés. Par exemple, reconnaître à un gouvernement la liberté d’exterminer un peuple autochtone ainsi que des milliers d’indigents agglutinés dans les favelas… plutôt que de permettre à ces mêmes gens de vivre dignement, sans qu’on les spolie de leurs droits les plus élémentaires.

Tout est question de choix.

Et le monde a choisi des Bolsonaro, des Poutine, des Trump, des Johnson, des Morrison, des Netanyahou, des Orban, des Erdogan… pour le diriger. Que représente, aux yeux de ce même monde, un « petit chef de tribu » comme Raoni Metuktire ?

 

Puisque les écologistes semblent « prendre du pouvoir », ou, en tout cas, prendre une part plus active dans l’exercice de celui-ci, peut-être sauront-ils rappeler le péril que fait courir Bolsonaro à tous les habitants de la planète, en détruisant l’Amazonie ?

Comment enfin ne pas penser à Jung et son concept de synchronicité, en observant qu’au moment même où notre système pulmonaire est mis à mal par une pandémie, les poumons-forêts de la planète sont, eux, mis à mal sur tous les continents. (cf. mon billet du 22 août dernier)

Publié le 01/09/2020
Une bonne nouvelle pour l'Australie

Le 12 juin dernier, je postais un billet à propos de la destruction de sites aborigènes, en Australie, par le groupe Rio Tinto, pour étendre ses exploitations minières.

Le directeur général de ce groupe est… un Français : Mr Jean-Sébastien Jacques. Eh bien, celui-ci va devoir renoncer à 3 millions d'€ de bonus ! Le chef de la division « Minerai de fer » et la directrice de la communication vont également perdre chacun plus d’un demi-million d’euros de bonus. Cette sanction a été décidée par le Président du groupe Rio Tinto, estimant que les standards du groupe n’avaient pas été respectés dans cette affaire, et regrettant le manque de considération de sa société envers les communautés locales et leurs sites sacrés.

L’une des grottes détruites par Mr Jacques et son équipe, celle de Juukan Gorge en Australie occidentale, était un site habité par des Aborigènes il y a plus de 46 000 ans. Des fouilles avaient mis au jour l’outil en os le plus ancien découvert à ce jour en Australie, réalisé il y a 28 000 ans avec un os de kangourou.

 

                                      

 

Rappelons-le ces sites sont Sacrés pour les Aborigènes et font partie intégrante, aujourd’hui encore, de leur mode de vie.

 

Si la sanction contre le DG français de Rio Tinto arrive hélas bien trop tard pour sauver le site en question (qui a été entièrement dynamité), cette affaire offre tout de même une vraie lueur d’espoir. Le PDG du groupe minier mondial a affirmé que ceci n’était que le début d’un nouveau modèle de travail au sein de sa société, pour assurer que de tels agissements ne se reproduisent plus.

 

Ce qui me frappe malgré tout, avec cet incident, c’est que nous avons une fois de plus la démonstration de ce qui se passe lorsqu’un gouvernement n’agit plus pour le compte de ses citoyens, n’est plus en phase avec ceux-ci.

En effet, rien ne serait advenu si le gouvernement d’Australie Occidentale ne s’était empressé de donner toutes les autorisations à Jean-Sébastien Jacques. Ceci contre l’avis d’un grand nombre d’Australiens qui avaient protesté contre le projet, celui bien sûr des Aborigènes, et apparemment, sans un accord clair et transparent de la présidence du groupe minier !

 

Il semble, aujourd’hui, que des entreprises privées soient davantage capables de faire preuve d’éthique, que les gouvernements des pays dans lesquelles elles opèrent !

C’était déjà le cas lorsque (ainsi que je le postais le 26 février dernier, depuis la Tasmanie), la société norvégienne Equinor annonçait le retrait officiel par de son projet de forage dans la Grande Baie Australienne. Ceci au grand dam de Keith Pitt, ministre australien des Ressources, jugeant la décision d’Equinor « extrêmement décevante ».

De la même manière, trois jours seulement après l'inacceptable destruction réalisée par Rio Tinto, le gouvernement autorisait le gigantesque groupe minier BHP de détruire 40 (!) sites culturels aborigènes, dans l'ouest australien.

 

Alors, combien de temps les gouvernements (ce cas ne se limite pas à l’Australie) pourront-ils encore agir CONTRE l’avis de leurs citoyens et ceci même lorsque les opérateurs privés reconnaissent l’amoralité de ces actions ?

Faiblesse du processus démocratique ?

Oubli des dirigeants que l’exercice de leur pouvoir doit s’exercer au service des citoyens, et non seulement l’inverse ?

 

Quoi qu’il en soit, les décisions récentes du groupe Rio Tinto, dont nous espérons qu’elles seront suivies d’effet, méritent d’être saluées.

Publié le 25/08/2020
Une résistante chinoise

Du fait de mes activités, j’entends et lis toutes sortes de choses à propos de la Chine, y compris dans les medias français. Ne détenant aucune vérité sur quoi que ce soit (et doutant même du concept de vérité :), je ne puis affirmer que tel ou tel propos est juste ou erroné. Sauf lorsque ceux-ci passent certaines bornes et s’avèrent, comme c'est trop souvent le cas, profondément antichinois. Combien de fois n’ai-je pas ainsi entendu que « les Chinois se désintéressent totalement de l’écologie », « ils espèrent devenir les maîtres du monde », ou encore « il est impossible dans un état aussi totalitaire d’opposer la moindre résistance pour préserver sa liberté » !

 

Sur une photo publiée hier par Figaro.fr, on peut découvrir le tracé récent de deux voies d’une autoroute, volontairement détourné pour préserver une modeste habitation (40 m²) qui, de ce fait, se retrouve coincée entre lesdites voies.

L’auteur de l’article nous explique que la propriétaire de ce logis a refusé d’en être expulsée. La gigantesque ville de Canton lui a pourtant fait une offre généreuse (186 000$ et un logement vacant). Mais l’occupante a refusé, jugeant l’indemnité insuffisante.

L’article 13 de la Constitution chinoise à propos de la propriété privée (Eh oui : la propriété privée est inscrite dans la constitution du pays :) est très clair : impossible d’expulser cette femme sans son accord !

C’est donc le tracé de l’autoroute qui a été modifié.

Un particulier (une femme qui plus est) a donc résisté contre les fonctionnaires de la ville, et l’a emporté !

Il n’est toutefois pas certain qu’elle puisse demeurer très longtemps dans un pareil environnement sonore et visuel, ce qui, du coup, n’est pas un dénouement très heureux pour autant.

Mais l’esprit de résistance est bien là. Quant à l’écologie, comme je le rappelais dans Environnement mortel (publié en 2011) : les conflits et émeutes liés aux questions d’écologie ont connu une croissance constante en Chine. En 1995, on en dénombrait env. 9000 /an. En 2005, dix ans plus tard, il y en avait 90 000 (dix fois plus), soit près de 250 /jour !

En Chine aussi, beaucoup rêvent d'une planète mieux préservée.

Publié le 24/08/2020
Fumer est dangereux pour la santé

Le 28 juillet dernier, je postais un « billet » intitulé Prenez-garde, il pleut !, dans lequel, entre autres choses, j’expliquais comme les lanceurs d’alerte et les écologistes peuvent paraître « pessimistes » à force de signaler les dérèglements dont notre planète fait l’objet.

Je ne vais pas faire exception à la règle en évoquant les incendies qui font rage aux quatre coins de la Terre. États-Unis, Brésil, Australie… pour les plus importants. Mais aussi Russie, Espagne, France, à une fréquence non négligeable.

 

Les seuls incendies de début 2020 en Australie ont détruit près de 20 millions d’hectares : six fois la superficie de la Belgique ! L’Amazonie n’est pas en reste, et maintenant la Californie où éclairs et canicule (>54°) combinés carbonisent d’immenses territoires.

 

Ces feux émettent une quantité massive de gaz et de particules dans l’atmosphère. Un cocktail de gaz toxiques dont la composition varie en fonction du type de combustible (forêt, savane, toundra, ou broussailles). Les fumées se déplacent ensuite au gré des vents, plus ou moins loin selon leur persistance dans l’atmosphère et leur altitude d’injection.

Début 2020, celles de la région de Sydney (400 millions de tonnes de dioxyde de carbone), ont fait le tour de la Terre en seulement deux semaines.

 

Pour observer ces phénomènes, je vous recommande le site Nasa Firms et ses Fire maps. Vous pourrez ainsi visualiser toutes les régions de notre planète, et zoomer sur celles qui vous intéressent plus particulièrement.

 

Mais, encore une fois, sommes-nous bien conscients (au risque de passer pour de vilains pessimistes) du danger encouru ? Les zones sinistrées (en particulier l’Amazonie, mais aussi l’Australie, la Californie), sont non seulement des réserves essentielles de la vie sauvage et de la biodiversité, mais elles sont surtout les poumons de la Terre.

S’il n’y a plus d’arbres pour transformer le carbone des gaz, et qu’en plus ces mêmes arbres émettent des fumées toxiques en brûlant…

 

Il est clair qu’aujourd’hui plus que jamais : Fumer est dangereux pour la santé ! 

Publié le 22/08/2020

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