Quand l’économie se met au service de l’écologie

Après les dramatiques évènements climatiques que l’Australie vient de traverser…

  • 11 millions d’hectares incendiés
  • 20% des forêts partis en fumée
  • 75% des Australiens impactés directement ou indirectement (avec 30 morts et 3 millions de personnes évacuées dont les maisons ont été endommagées ou démolies)
  • plus d’un milliard d’animaux tués, de nombreux autres qui continuent de mourir de faim et de soif du fait de la destruction de leur habitat et qui ne pourront plus non plus se reproduire
  • augmentation des rejets carbone, et diminution des ressources (arbres) pour les absorber
  • réserves d’eau polluées
  • et maintenant inondations et cyclones

 

… il était temps d’apprendre une bonne nouvelle !

 

C’est aujourd’hui le cas avec l’annonce du retrait officiel par la société norvégienne Equinor de son projet de forage dans la Grande Baie Australienne.

 

Cette zone maritime, située au sud de l’Australie, est un véritable sanctuaire pour nombre d’espèces : le White belied sea eagle, l’albatros, les lions de mer, mais aussi des créatures d’une taille plus impressionnante encore, tel le (trop) célèbre grand requin blanc, le grand cachalot, ou les baleines franches australes qui viennent dans ces eaux pour y vêler.

 

Même si la décision du groupe norvégien n’est pas fondée sur des critères environnementalistes, mais bien plutôt sur la crainte d’un manque de rentabilité, elle n’en reste pas moins une excellente nouvelle. Cet abandon fait d’ailleurs suite à ceux de BP (2016) et de Chevron (2017) qui, eux aussi avaient pourtant facilement obtenu l’accord du gouvernement australien, mais avaient finalement craint un trop pauvre R.O.I. (return on investment).

 

Une nouvelle qui n’a pourtant pas réjoui tout le monde. Ainsi, la réaction de Keith Pitt, ministre australien des Ressources, jugeant la décision d’Equinor « extrêmement décevante, en particulier pour l’État d’Australie-Méridionale où le projet devait générer de nombreux emplois ». L’éternel chantage aux emplois que brandissent à l’envi les hommes politiques qui ne jurent que par la « croissance ». C’est à se demander si le gouvernement libéral de Scott Morrison a retenu quoi que ce soit des six mois de cauchemar que le pays vient de vivre et de la plus que difficile décennie qui s’annonce pour l’Australie.

Publié le 26/02/2020
Tasmanie... suite

Voici la maison dans laquelle je viens de séjourner, en plein centre de la Tasmanie et au milieu de nulle part (pas de "ville" à moins de 30 kilomètres). Où, pourtant, l'on peut déjà voir l'impact sur le paysage de la déforestation à outrance. Ledit paysage étant constitué avant cela de bush et de forêts, habitats de la flore et de la faune sauvage.

J'ai également pu constater la difficulté de randonner dans le "wild". Des fermiers s'approprient des centaines, voire des milliers d'hectares, qu'ils s'empressent de déboiser et de cloturer pour y faire paître des moutons, des vaches ou des chèvres, quand ce n'est pas pour y développer des cultures intensives. Je m'interroge sur ce que sera la Tasmanie dans quelques années, surtout après l'avoir vue tant changer en seulement cinq ans.

Pour en revenir aux araignées, et en particulier à la Huntsman qui a squatté mon véhicule pendant quelque temps, et sachant qu'en France cet archnide ne nous est guère familier, voici deux photos d'un spécimen identique tentant cette fois de s'infiltrer dans la maison (vue plus haut), tout en se cachant de moi. Pour rappel, elle est au moins aussi large que ma main. On peut comprendre qu'elle fasse impression .

 

Publié le 23/02/2020
Nouvelles depuis la Tasmanie

Il ne m'est hélas pas aussi facile de poster des nouvelles depuis ici qu'à Paris ! Du fait de la lenteur du débit et de la rareté des spots wifi.

Si je n'ai pas retrouvé la magie à laquelle je m'attendais sur Bruny Island, je garderai de ce séjour d'excellents souvenirs. La belle écriture de Karen Viggers avait sans doute largement contribué à cette magie et, entretemps, la "civilisation" (constructions de routes, de maisons...) n'a pas oeuvré dans le bon sens. En revanche, quel bonheur d'avoir pu bénéficier des connaissances affutées de l'équipe de naturalistes avec laquelle j'ai partagé quelques journées (et nuits) à l'observation de la faune sauvage de l'île, en particulier les marsupiaux et les oiseaux. Premiers Swift parrots (espèce en danger critique), premiers Eastern quolls... Mais aussi quelques "belles" araignées ! Une anecdote que je ne souhaite à personne de partager : l'entrée brutale depuis le toit de ma voiture, par la fenêtre, d'une araignée plus large que ma main ! Impossible de la faire ressortir : elle s'est empressée de se glisser dans un interstice sous un siège, puis de se dissimuler quelque part. La perspective de la voir jaillir à tout moment, surtout en conduisant, n'était guère rassurante. Heureusement, j'avais facilement reconnu une Huntsman, dont la taille est certes impressionnante, mais dont la morsure n'est pas mortelle (juste très douloureuse). Plusieurs jours sous tension sans pour autant la voir réapparaître et, aujourd'hui, je préfère imaginer qu'elle a abandonné le véhicule. Une araignée plus petite et que je n'ai pas eu le temps d'identifier, m'a, elle, mordu au talon, alors que je photographiais un magnifique spécimen d'échidné. Trouille (que cela puisse être plus "sérieux") et belle douleur garantie pendant deux jours et deux nuits. Après avoir également chassé de mon logis plusieurs de ces bestioles poilues au mordant fort désagréable, j'ai décidé de rebaptiser Bruny Island "Spider Island"

 D'une manière plus générale, les nouvelles australiennes sont meilleures à présent : les pluies nombreuses et violentes ont eu raison des derniers incendies non maîtrisés.

Le Victoria (dont Melbourne) subit toutefois de graves inondations, et les eaux dans le NSW (Sydney) sont très polluées par les cendres laissées par les incendies. Quant à la Tasmanie, dont le gouvernement semble totalement polarisé sur des objectifs de croissance économique par le tourisme, continue de subir des opérations de déforestation à n'en plus finir. C'est une horreur, et la lutte entre Verts et Industrie du bois en est repartie de plus belle. Il s'agit d'une atteinte extrêmement grave à une flore et une faune quasi uniques sur cette planète et qui font justement tout le charme de cette grande île.

A suivre...

Publié le 15/02/2020
Réédition en Poche de L'Affaire du cuisinier chinois

Depuis déjà quelques mois L'Affaire du cuisinier chinois, mon premier roman, était annoncé indisponible par l'éditeur (Rouergue). Celui-ci a décidé de le réimprimer... au format poche ! Cela nécessite la conception d'une nouvelle couverture (1ère et 4ème de couv), un  travail qui est désormais en cours. Selon l'éditeur, le roman sera de nouveau disponible à la vente à partir du mois d'avril 2020.

Publié le 13/02/2020
L'Australie n'en a pas fini avec les feux de forêt

Comme il était prévisible, puisque nous sommes désormais au coeur de l'été, la menace des incendies est toujours bien présente sur une bonne partie de l'Australie.

La Tasmanie, au climat particulièrement erratique (nuit à 9°, journées jusqu'à 40° puis chutant à 13°) est hélas tout aussi menacée, du fait notamment des importantes zones couvertes de forêts. Des feux viennent de se déclarer en plusieurs endroits de l'île, générant une évidente inquiétude. Les Tasmaniens ont tous en tête les feux dramatiques qui ont ravagé l'île à la même époque l'an dernier. Je me trouve précisément au coeur de cette zone (près de Geevestone, sud-ouest de l'île) et ai pu constater de visu l'étendue des dégâts au sein de cette grande région de forêts primaires parmi les rares subsistant sur notre planète. Si les fougères géantes ont déjà repris leur pousse, les arbres géants et millénaires, calcinés, ne reviendront jamais. Certains jugeront peut-être mon propos catastrophiste, considérant que "la nature repousse toujours" (sic!), mais je ne puis m'empêcher d'associer certaines réalités, comme les incidents climatiques et l'entreprise de déforestation toujours en cours sur l'île. J'ai, par exemple, eu la chance de passer du temps avec Yves (La Miellerie), un apiculteur français installé en Tasmanie depuis de nombreuses années, et qui produit des miels fabuleux (Leatherwood, Manuka, Blue gum...). Il m'a expliqué pourquoi il a baptisé son Leatherwood : L25. En 3 ans seulement, 2004, 2005, 2006, l'industrie du bois a détruit 25% des forêts primaires (vieilles de plusieurs millions d'année). Celles-ci sont (un peu) mieux protégées, mais pas contre les incendies. Et les autres forêts, tout aussi importantes pour la faune et la flore endémiques de l'île, continuent de subir des coupes en grand nombre. Par ailleurs, il s'agit là d'une "double peine", puisque les arbres détruits (et qui, s'ils ont brûlé, ont produit un large volume de gaz carbonique) ne seront plus là (au moins pendant plusieurs années) pour à nouveau consommer l'excédent de ce même gaz carbonique dans notre atmosphère !

Publié le 30/01/2020
Des nouvelles depuis l'Australie

Il semble que le monde ne tourne décidément plus très rond, et que l’ensemble de la planète en soit affecté. Je suis arrivé courant décembre et il est clair qu'ici la situation est plus que tendue. Après l’horreur des incendies qui ont détruit des millions de kilomètres carrés, ruiné des familles entières, provoqué des morts, mais aussi contribué à une extinction massive de la flore et de la faune sauvages, déjà très menacées dans ce pays, il est peu probable, malgré l’optimisme de bon aloi affiché par certains « spécialistes », que plusieurs espèces s’en remettent. Présent dans le Victoria puis en Tasmanie, j’ai par chance échappé à ces incendies (à l’exception de quelques alertes à la fumée). Mais plusieurs endroits que je connaissais bien ont été détruits. Des amis ont perdu leur maison. Celle dans laquelle j’ai séjourné pendant plus d’un mois, il y a deux ans, sur Kangaroo Island, est partie en fumée. Sur l’île (ainsi que celle de French Island, une autre très importante réserve naturelle) plus de 80% de la faune sauvage est décimée, ainsi que son habitat.

Bien sûr, j’ai applaudi lorsque la pluie est enfin venue la semaine dernière, contribuant à l’arrêt de plusieurs incendies. Hélas, celles-ci se sont vite avérées toxiques à leur tour, à l’instar des fumées épaisses qui emprisonnent des régions entières. Les eaux, chargées de cendres, deviennent impropres à la consommation. Plusieurs villes ont été inondées tant les pluies étaient abondantes. Des vents violents ont frappé tout le sud de l’Australie, abattant des arbres et des maisons qui n’avaient pas été touchés par les incendies. Ils ont soulevé d’immenses nuages de poussière, longs de plusieurs kilomètres et aussi hauts que des immeubles ; véritables tsunamis qui ont frappé plusieurs agglomérations, plongeant les habitants dans le noir total et un air irrespirable. Puis, sont venus, il y a quelques jours, les orages de grêle, tout aussi dévastateurs, détruisant les voitures, les toitures… Autant de phénomènes d’une soudaineté et d’une intensité si incroyables, qu’ils ne sont pas sans évoquer les sept plaies d’Égypte, l’Apocalypse.

Tout le pays est sous le choc. Dans le documentaire que j’ai posté sur ce site avant de partir, je dénonçais déjà le comportement irresponsable du gouvernement australien en matière d’environnement. C’est aussi le sujet central de mon dernier roman (Le chant des galahs). Je regrette que les évènements récents et encore en cours m’aient donné raison d’une si violente façon.

Je crois que je garderai longtemps le souvenir de ce séjour tant la tension, la force des sentiments, les questions soulevées… auront été importantes. Dans le même temps, mes randonnées dans une nature si belle et si sauvage que celle de la Tasmanie, m’apaisent et me réconfortent.

Peut-être vous posez-vous la question de savoir comment apporter votre aide (dons) à l'Australie si durement touchée. Ce n'est pas évident, car des sites "fakes" ont été créés et toutes les organisations ne sont pas rigoureuses. Aussi, je me permets de vous indiquer deux adresses que vous pouvez suivre en toute confiance

Une plus orientée sur l'aide aux populations locales :  Croix Rouge (Redcross) : https://www.redcross.org.au/campaigns/disaster-relief-and-recovery-donate?utm_source=twitter&utm_medium=socialorganic&utm_campaign=201913_drr_disaster-relief-and-recovery_don_transient_bushfires_none&fbclid=IwAR1paCvWV5ETj15Woj090sAWzcvaYq_MDMjQ9HkyxOrEOEaqRgfmTZvnz4M 

Une pour la préservation de la faune et de la flore sauvages : https://www.wires.org.au/  

 Amicalement. 

 

 

Publié le 24/01/2020
Voyage au pays d'Oz

A l'occasion de la parution prochaine (janvier 2020) du Chant des galahs...

 

 

... je vous propose de découvrir un "SUPPLEMENT  GRATUIT" à propos de l'AUSTRALIE :

Carnet de voyage au pays d’Oz, portraits et anecdotes australiens

un ouvrage illustré de nombreuses photos issues de mes deux plus récents séjours en Australie.

 

Rendez vous sur la page de présentation du Chant des galahs, où se trouve le lien vers ce livre documentaire.

(La lecture sur un grand écran est fortement recommandée. Astuce : une fois sur le livre, cliquer sur une page permet de la zoomer, cliquer une nouvelle fois, de dézoomer :)

 

Bonne lecture, et... bon voyage !

 

Publié le 23/11/2019
AIR Assises Internationales du Roman et Villa Gillet

Les Assises Internationales du Roman qui viennent tout juste de s'achever à Lyon, ont à nouveau offert un programme passionnant et d'une incroyable richesse. Lectures, rencontres, écritures se sont enchaînées tout au long de la semaine écoulée pour servir la culture contemporaine sous toutes ses formes, que ce soit la littérature, mais aussi la philosophie, les arts visuels, les sciences sociales...

J'ai eu beaucoup de bonheur à revenir pour la seconde fois dans ce très beau lieu que sont les Subsistances, au bord du quai St Vincent et collaborer avec une équipe de la Villa Gillet en partie nouvelle en ce qui me concerne, mais toujours aussi professionnelle et efficace, accueillante et sympathique.

Quelle joie aussi pour moi de retrouver les élèves des établissements lyonnais dans lesquels je suis intervenu dès janvier dernier pour initier et accompagner les projets d'écriture et réactiver l'intérêt pour la lecture. Ces projets, qui ont formidablemnt évolué en l'espace de quatre mois, ont été présentés au public dans le cadre de ces assises. Ils ont aussi été mis en scène par leurs auteurs avec un talent assez exceptionnel.

Alors, encore merci à la Villa Gillet pour tous les ponts qu'elle érige d'année en année entre auteurs et lecteurs et, plus généralement, tous les acteurs de la vie culturelle, offrant à Lyon, chaque mois de mai, la chance de rayonner dans le monde entier !

 

Publié le 27/05/2019

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