Retour (virtuel) en Australie

N’en déplaise aux dirigeants australiens, tout cela était prévu !

Le pays, qui entre dans un nouvel été, se voit déjà aux prises avec d’épouvantables incendies.

 

Le principal état concerné pour le moment est le Queensland (nord-est du continent), les deux tiers de sa superficie étant fortement touchés par la sécheresse.

Les incendies les plus inquiétants se sont déclarés depuis près de six semaines sur la magnifique île de Fraser Island. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, l’île, qui s'étire sur 120 km, constituée de forêts pluviales et de vastes dunes de sable au sommet desquelles sont perchés de grands lacs d’eau douce, est présentement interdite aux visiteurs. 40% des forêts, 74.000 hectares, soit 42% de la superficie de l’île sont partis en fumée. L’île abrite également plusieurs sites aborigènes et une importante population de dingos dont un fort pourcentage de spécimens « purs » (lire Le chant des galahs à ce sujet).

 

C’est un lieu exceptionnel, comme l’est (l’était ?) Kangaroo Island, au sud du continent, en grande partie détruite lors des incendies de l’été dernier.

 

À ce stade de l’évolution des températures et de la sécheresse dans tout le pays, les solutions ne sont pas évidentes. Mais ralentir et supprimer au plus tôt les causes parfaitement identifiées à cet état de fait devrait être l’absolue priorité du gouvernement de Scott Morrison.

 

Je ne suis pas fan des films autour du personnage de Mad Max, mais j’ai encore moins envie de voir les paysages Australiens devenir ce que cette série annonçait avec une étrange et violente lucidité.

 

Publié le 01/12/2020
Petite anecdote humaniste

Le saviez-vous ?

 

L’immense écrivain Victor Hugo se doublait d’un grand humaniste. Il a combattu non seulement l’injustice et les inégalités sociales, mais aussi la peine de mort.

C’est ainsi que, lors de son « exil » sur Guernesey, il avait refusé que la maison qui l’abritait soit équipée de fenêtres… à guillotine.

 

Publié le 01/12/2020
Démocratie et République, fifty-fifty ?

Face à la crise que nous traversons, il n’est pas étonnant que nous nous sentions « troublés » et, pour certains, inquiets, voire angoissés. Notre mental est mis à rude épreuve, c’est évident, et ce n’est pourtant pas le moment de somatiser, d’ajouter de la faiblesse aux difficultés que nous affrontons.

 

Nous sommes tous sur un bateau, le même bateau, mais avons une perception très contrastée de la façon dont celui-ci navigue sur des eaux pas toujours calmes. D’un côté extrême, il y a ceux qui conservent une totale confiance en ce beau navire, construit sur des siècles d’expérience, aux larges structures solides, doté d’un puissant moteur, et par conséquent capable de traverser les pires tempêtes. À l’autre extrême, il y a ceux qui se voient désormais sur… le Titanic.

La majorité d’entre nous se situe entre ces deux extrêmes et hésite à rejoindre l’un ou l’autre groupe ; à s’allonger sur un transat pour siroter un cocktail ou à enfiler un gilet de sauvetage et prier. Pourtant, nous aimerions comprendre et prendre parti une bonne fois, redonner une ligne d’horizon à notre voyage. Les discussions enflammées s’enchaînent, chacun apporte sa voix aux nombreux débats ; quidams autant que spécialistes cherchant à rassurer ou à lancer le signal de vite mettre les canots à la mer.

 

La force de la tempête traversée se mesure à la somme des dangers qu’elle représente et à la nature même des enjeux mis ainsi en péril. Pour l’instant, il n’en va pas moins que de notre santé, notre liberté, notre qualité de vie, notre sécurité. Nul doute que notre inquiétude est légitime ; il n’y a donc pas de quoi culpabiliser.

Serons-nous ou non capables de gérer la pandémie et de l’éradiquer ? Les vaccins sont-ils élaborés avec toutes les prudences requises ou est-ce juste un effet d’annonce propre à rassurer les bourses et les esprits ? Faut-il diffuser les caricatures à l’infini, selon le principe d’une totale liberté d’expression, ou devrait-on tenir compte des sensibilités diverses qui composent notre société, au risque de « se coucher » devant le terrorisme, céder face à l’intolérance ? Doit-on laisser une part infime de la population s’enrichir au détriment de centaines de millions d’indigents, pour défendre l’idée que « chacun a ses chances et est libre de les tenter ». Peut-on s’investir collectivement pour préserver la planète ou laisser une élite jouer avec ses fusées, ses belles voitures, ses gros fusils ? Comment préserver ma Foi ou mon droit de ne pas croire ? Faut-il tendre la main aux déracinés, au risque de devoir tendre l’autre joue si l’on ne se comprend pas ? Mieux protéger ceux qui doivent justement nous protéger, est-ce une équation possible à résoudre, ou le danger de nous laisser piéger peu à peu par l’idée de « sécurité totalitaire » ?

Pas facile de « tenir un cap », quand tant d’incertitudes planent au-dessus de nos têtes.

 

Si ces question (et bien d’autres) se posent, c’est que le bateau que nous avons choisi pour naviguer est d’un genre particulier. Il est comme ces « Fiftys » que l’on aperçoit dans les ports, équipés à la fois de voiles et de moteurs.

 

Le nôtre avance à la fois à la république et à la démocratie.

Un immense chantier l’a conçu, sur le long terme. Il y a d’abord eu la prise en compte de schémas nouveaux, illustrant l’idée d’une « République », fort éloignés de ceux ayant servi à élaborer les empires, royaumes, dictatures, communément en usage à l’époque des Platon, Aristote, Cicéron, Confucius… grands architectes et pilotes de ce projet « révolutionnaire » de régime républicain.

Puis il a fallu attendre le 17ème siècle pour que s’élabore le deuxième niveau de construction, celui de la démocratie. Ce sont les premiers écrits majeurs en faveur des droits individuels, depuis les Traités du Gouvernement civil du philosophe John Locke jusqu’à l’imposante somme de ses camarades des Lumières : Bayle, Newton, Voltaire, Spinoza… Il faut dire qu’en ce temps-là, le navire social établi selon les règles d'un droit divin, héréditaire, absolutiste et monarchique, avait sans doute de quoi légitimer leurs recherches et favoriser l’élaboration de nouveaux modèles.

 

Ainsi sont nées les premières ébauches d’un régime à la fois démocratique et républicain.

Un astucieux « fifty » politique pour nos sociétés modernes.

Mais le pilotage d’un fifty nécessite un certain savoir-faire et, surtout, différentes énergies : le vent, énergie propre et renouvelable, si l’on choisit de hisser les voiles, le gazole, énergie sale et fossile, si l’on choisit le moteur.

Il en va de même pour notre fifty politique : une double énergie. Celle de la démocratie est la valorisation des droits individuels. Celle de la république est l’engagement civique et la primauté du groupe social sur les individualités qui le composent. Deux idées majeures auxquelles nous sommes très attachés, mais qui, mal comprises dans leurs interactions, génèrent des effets contraires, antagonistes.

 

La démocratie nous garantit nos libertés individuelles : celles de penser et agir à notre convenance. La république en limite la portée, du moins celle de nos actes, par les lois qui la régissent et auxquelles notre citoyenneté nous impose de nous soumettre.

Autrement dit, toutes les formes d’expression s’avèrent possibles, à l’exception de celles qu’interdisent les lois adoptées par la majorité des élus du peuple.

 

Le bateau sur lequel nous sommes tous embarqués est soumis aux principes démocratiques et républicains, principes que nous finissons par confondre ou, parfois pire, par oublier. Cela est d’autant plus vrai que ses passagers sont issus de milieux dont les conceptions morales, spirituelles, et les moyens culturels, économiques, sont très divers. Pour peu que l’un ou l’autre groupe de passagers veuille imposer ses vues, arguant de ses droits individuels, et en particulier celui de s’exprimer, on peut comprendre que la cohabitation pacifique s’en trouve menacée.

 

Ceux qui crient haut et fort leur liberté au nom de la démocratie ne peuvent oublier la réalité républicaine qu’ils ont aussi défendue et qui les contraint à suivre le règlement, obéir au commandant. Un système qui tient ; un bateau qui ne coule pas au milieu de la tempête, tant que les règles établies sont jugées justes par une très large majorité des passagers et que le commandant et ses officiers conservent un comportement qui inspire confiance et respect.

Quant à ceux qui en appellent à l’état de guerre, au renforcement des contrôles, à de nouvelles limitations des libertés, iront-ils jusqu’à revendiquer l’usage de "sous-marins" : des navires de guerre aptes à voyager en eaux troubles et profondes, autant qu’à torpiller tous les fiftys de ce monde ?

 

Se pourrait-il qu'Oscar Wilde (qui appartenait à une nation de grands marins) ait vu juste en affirmant (pour parodier Abraham Lincoln) : 

 

<< La démocratie, c'est l'oppression du peuple, par le peuple, pour le peuple. >>

 

Publié le 30/11/2020
Fleur de Printemps pour les enfants souffrant de dyslexie

Je suis heureux de vous informer qu’après le succès du premier accord passé entre Actes-Sud, la société Mobidys (et moi-même) pour inclure Les Fils du Ciel (de la série Fleur de Printemps) dans une bibliothèque numérique dédiée aux enfants souffrant de dyslexie ou d’autres difficultés de lecture, je viens de donner mon accord pour un second ouvrage de la même série : Le Trésor des Pandas Géants.

 

                                 

 

MOBiDYS est un éditeur spécialisé dans le développement d'une bibliothèque de livres numériques (distribuée auprès d’établissements scolaires) accessibles à un public de collégiens souffrant de troubles de l’apprentissage. Cet éditeur a développé un format spécifique, le format FROG (Free Cognitive eBook), qui se compose d’une version ePub enrichie de fonctionnalités visant à améliorer l’accessibilité cognitive pour le public dyslexique, comprenant notamment une version audio de l’ouvrage en question.

 

J’ai pu consulter le travail réalisé par Mobidys sur son site (accès réservé aux établissements abonnés), qui m’a enthousiasmé. La qualité de lecture (c’est la première fois que j’entends un de mes textes aussi bien lu par une comédienne professionnelle), les enrichissements offerts (aide au vocabulaire, options d’affichages, supports de prononciation…) sont bluffants !

 

Si vous connaissez des familles ayant des enfants dyslexiques, n’hésitez pas à leur vanter ce service.

Publié le 27/11/2020
Vacciner et voyager... pouvoir choisir ?

Pour celles et ceux qui n’entendent pas se faire vacciner contre la Covid 19 (à court terme ou jamais), il semblerait que plusieurs mesures seront malgré tout mises en place pour les y contraindre, y compris dans les pays où la vaccination ne sera officiellement pas obligatoire.

 

Ainsi l’Australie est sur le point de rouvrir assez largement ses frontières pour accueillir les vols internationaux, mais uniquement pour les personnes vaccinées.

 

Cette décision, actuellement à l’examen, pourra être prise à l’échelle d’un pays (ici, l’Australie), mais également par des compagnies aériennes, ce qui sera certainement le cas de Qantas (ligne Australienne), comme ses dirigeants viennent de l’annoncer.

 

Dans le cadre d’un pays, l’option d’autoriser l’entrée sur le sol national à des « non-vaccinés » à la condition de subir une quarantaine stricte de deux semaines, est également étudiée.

Mais qu’en sera-t-il si le « non vacciné » accepte l’alternative de la quarantaine, et que la compagnie aérienne maintient son interdiction de le laisser monter dans ses avions sans avoir préalablement été vacciné ?

 

Compte tenu du nombre de décisions incompréhensibles qui, un peu partout dans le monde, auront été prises pendant cette pandémie, espérons que les réflexions en cours pour la reprise dans le « monde d’après » fassent preuve de davantage de clairvoyance et nous épargnent enfin les situations trop ubuesques.

 

Publié le 25/11/2020
Sommes-nous en train d’assister à la naissance d’une justice climatique ?

 

La lecture d’un passionnant article de Marta Torre-Schaub (Directrice de recherche CNRS, juriste, spécialiste du changement climatique et du droit de l’environnement), nous apprend que le gouvernement français doit faire face, depuis jeudi dernier (19/11) à une fort mauvaise nouvelle.

Il s’en serait sans doute bien passé, vu les nombreux dossiers auxquels il doit déjà faire face : allégement du confinement, fronde des commerçants (soutenus par une large partie de la population), durcissement très contesté des lois sécuritaires dans le cadre de l’état d’urgence, gestion des prochaines campagnes de vaccination, etc. Et cela, rien que pour le volet de politique intérieure. Les questions internationales, avec les nouvelles variables introduites en particulier par les USA et la Chine, semblent mises entre parenthèses, ce qui ne pourra durer éternellement.

Cette fois, et selon l’article en question, ce sont les questions environnementales qui reviennent de plein fouet frapper l’exécutif, à la manière d’un boomerang mal contrôlé. Le gouvernement pourrait en effet apprendre à ses dépens que l’usage abusif des effets d’annonce (non suivis d’effets) peut aussi présenter de sérieux risques.

 

En effet, depuis les Accords de Paris, nos dirigeants n’ont eu de cesse de clamer leurs bonnes intentions en matière environnementale, allant jusqu’à dénoncer les propos irresponsables d’autres pays sur ce sujet. Seulement, comme cela s’est souvent vu ces derniers temps et sur d’autres thèmes : « Le discours, c’est bien, mais les actes c’est mieux » !

Ici, la question soulevée est : « Quelles actions ont été entreprises en France, et avec quels résultats, pour tenir les engagements pris lors des Accords de Paris ? »

 

Cette interrogation, ce n’est pas moins que le Conseil d’État qui vient de la poser au gouvernement, dans le cadre d’une décision historique (j'y reviendrai dans un instant), assortie d’une obligation de fournir dans les trois mois les informations permettant de montrer et de justifier que le pays respecte ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, auxquels il s’est engagé.

 

Mais, direz-vous, quelle mouche a donc piqué le Conseil d’État ?

Il s’agit de bien plus qu’une simple mouche.

Aviez-vous jusqu’ici entendu parler de « l’Affaire du siècle » ? (Rien à voir, je vous rassure, avec le Black Friday qui nous guette.)

Il s'agit d'un dossier qui a pris naissance à Grande-Synthe (Hauts de France), lorsque son maire (écologiste) Damien Carême, voyant sa commune très exposée aux risques de submersion marine et d’inondation, a déposé fin 2018 un recours gracieux auprès du gouvernement pour demander à la France d’intensifier sa lutte contre le changement climatique !

 

Ah, ces écologistes ! Toujours à demander des comptes. Des empêcheurs de tourner en rond, des coupeurs de cheveux en quatre (voire même des « antirépublicains », si l’on en croit les récentes et incroyables déclarations de la Maire de Paris !).

 

Le recours de M.Carême a, il fallait s'y attendre, été ignoré. Mais, persévérant (comme beaucoup d’écologistes), il décide de saisir le Conseil d’État. Et cette fois, il n’est plus seul. Corinne Lepage, avocate et ex-ministre de l’écologie, femme intelligente et compétente, sincèrement engagée en faveur de l’environnement, est à ses côtés. Sont également présents la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Oxfam France, Notre affaire à tous. Ensemble, ils forment le groupe « l’Affaire du siècle ».

 

Ils lancent le premier contentieux climatique, de fait emblématique, contre l’État français ; une plainte visant « l’inaction climatique » de ses dirigeants, qui place le Juge (Conseil d’État) dans son rôle de contrôle de l’action publique.

 

Dans sa décision rendue jeudi dernier, le Conseil dénonce le retard pris par la France ou du moins le « décalage » existant entre les mesures prises et les objectifs fixés. Et notamment que l’essentiel des efforts prévus ont presque tous déjà été reportés au-delà de 2020. Dans ce cadre, le Conseil rappelle (point 13 de sa décision) que l’article 2 du décret de novembre 2015 a fixé pour la période 2015–2018 […] une valeur limite de 442 Mt de CO2eq par an ». Une limite dépassée par la France… dès 2016.

Par ailleurs, il se prononce sur le manque de cohérence entre les résultats et les moyens pris, faisant ainsi écho aux propos du Haut Conseil pour le climat recueillis dans son rapport de 2019.

Enfin, sa décision rappelle l’importance d’aligner le droit national sur les objectifs de l’Accord de Paris, ainsi que la nécessité d’avoir un cadre national de référence cohérent avec ses objectifs ainsi que ceux fixés dans les engagements européens.

 

Cette décision, pionnière dans son genre en France, s’inscrit dans une dynamique contentieuse déjà enclenchée en Europe et dans le monde. Aux Pays-Bas, par la décision Urgenda en cassation (décembre 2019), en Grande Bretagne à propos de l’aéroport de Heathrow (février 2020), en Irlande, par une décision de la Cour Suprême en août dernier…

 

Cette demande du Conseil d’État ouvre une voie prometteuse pour l’avenir du contentieux climatique en France et ailleurs. D’autant que les conséquences de cet arrêt peuvent être lourdes pour le gouvernement car, faute de justifier d’ici trois mois qu’il a bien respecté les objectifs fixés, il risque d’être enjoint de le faire, voire même, de devoir prendre toutes les mesures législatives et réglementaires pour y parvenir.

 

Mr Carême peut se féliciter de sa persévérance. Après l’ignorance totale dans laquelle lui et ses administrés de Grande-Synthe ont été tenus, il y a fort à parier que son dossier sera examiné avec la plus grande minutie

 

Publié le 24/11/2020
Quand la réalité rejoint (sans trop de surprise) la fiction

Le régulateur de l’État de Nouvelle-Galles du Sud a refusé au groupe Crown, l’ouverture de son nouveau casino à Sydney.

La tour, flambant neuve, abritant hôtel, magasins, restaurants, est pourtant bien construite. Impossible de la rater : avec ses 270 m de hauteur, elle dépasse toutes celles construites jusque-là dans la capitale provinciale.

 

Mais l’inauguration de l’immense casino qu’elle est censée abriter est pour l’instant suspendue, dans l’attente des résultats qui est menée sur les activités du groupe. Celui-ci est en effet soupçonné de blanchir les revenus de la drogue, du trafic d’êtres humains (dont la prostitution de mineurs) et même du terrorisme !

 

Il s’agit hélas d’une pratique courante, à laquelle l’Australie échapperait difficilement, et dont je faisais état dans mon dernier roman australien : Le chant des galahs, paru cette année chez Aube Noire.

 

 

Dans celui-ci, le personnage central, l’officier détective Archibald Anderson, découvre sur le cadavre d’un meurtrier, des jetons d’un casino, le Lucky Roo, reconnaissables à l’inscription faite sur leur verso : Put The Devil In Your Pocket tracée autour de l’image d’une tête de kangourou.

Découverte qui donne lieu (entre autres) au court dialogue qui suit :

 

« Jetons, contrebande, prête-noms… ça ne te donne pas une petite idée ? » demande Mac Boyd.

Je ne réponds pas, même si je commence en effet à comprendre où Jim veut en venir. Il enchaîne :

« Tes gars, là : Kemp, Diaz, Koopman, Miller… Ce sont tous des étrangers. Sud-Africain, Pom, Mexicain… Si je colle à ton hypothèse, et que ces types veulent monter un trafic de “substances illicites”, il est clair qu’ils n’ont pas le choix : il leur faut se servir d’un réseau déjà existant ! Autrement dit ?

— Le milieu ? tenté-je du bout des lèvres.

— Bingo ! Et s’ils entendent ne laisser aucune trace comptable de leurs transactions, tout en garantissant à leurs fournisseurs qu’ils seront payés rubis sur l’ongle… quoi de mieux qu’un établissement de jeux ? Il leur suffit d’acheter un bon paquet de jetons, réglés bien évidemment en liquide, puis de se débrouiller pour les perdre aussi vite. Le casino a encaissé les sommes, il ne lui reste plus qu’à livrer la marchandise à un tarif convenu !

— Je… Oui ! Ça me va ! C’est une combine parfaite.

— Vieille comme le monde, renchérit Higgins.

— Et Koopman a ainsi l’assurance qu’aucun contrôle, même approfondi, ne fera apparaître les transactions. Il ne prend des risques que sur le transport. Mais qui irait suspecter des véhicules promenant des scientifiques et leur matériel ? Dans le pire des cas, si une des équipes se fait coincer, il est facile de désigner un des hommes comme étant l’unique responsable. “Une initiative aussi malheureuse que déplorable !” Seul ce gars ira passer du temps sous les verrous… avec la promesse d’être grassement dédommagé par l’Agence ! »

Le superintendant pose sur moi un regard amusé, mais se sent toutefois obligé de refréner mon enthousiasme :

« Tout doux, Archibald ! Atterris et reviens parmi nous, s’il te plaît. Encore une fois, ce ne sont que des “hypothèses”. Nous n’avons aucune preuve !

 

Et ce sont justement des preuves que le régulateur d’État et ses enquêteurs vont devoir mettre en évidence s’ils entendent continuer à faire barrage aux activités du groupe Crown. L’enjeu est d’importance, compte tenu du nombre d’établissements que possède ce groupe dans le pays, et de la gravité des soupçons qui pèsent sur lui.

 

Publié le 19/11/2020
Coup de Trafalgar sur le Beaujolais Nouveau !

Une fois de plus, la guerre est déclarée entre la France et l’Angleterre !

Celle de Cent Ans ne s’est en fait jamais terminée. Et ce nouvel épisode commencera très précisément le 3ème jeudi de novembre, jour de lancement du… « English Nouveau » !

 

Pinot contre Gamay, mais surtout English contre French, comme le soulignent le titre et l’étiquette de cet ennemi surgi des lointaines collines du Herefordshire.

 

L'assaillant, au panache carmin, portant les armes de la Couronne britannique, entend chevaucher à travers comtés, landes et prairies, ainsi que les océans, jusque dans les lointaines terres australes, américaines, scandinaves, pour bouter hors des frontières des susdits royaumes… notre merveilleux et si jalousé Beaujolais Nouveau !

 

English Nouveau déclare vouloir se battre avec les mêmes armes que les vaillants représentants du Beaujolais, annonçant un nez aux arômes de fruits rouges, cerises et mûres en tête, et une note finale aux saveurs de fruits exotiques !

On s’interroge déjà s’il ne gardera pas en réserve la botte secrète, si chère aux producteurs français : le fameux « goût de banane » ?

 

Notre fleuron national résistera-t-il à ce nouvel assaut ?

Rappelons les sévères batailles lancées contre lui par les Américains (en fait des Britanniques installés outre-Atlantique), qui n’ont pas hésité pour tenter d’imposer leur infâme coca-cola, à le baptiser « Beaujolais du Texas ».

Mais notre fier Beaujolais a tenu bon, et il ne fait aucun doute que la dive boisson saura aussi résister à cette vaine tentative anglaise de le combattre sur son propre terrain.

 

Plus que jamais tenons haut nos verres à l’arrivée du Beaujolais nouveau, et brandissons ainsi nos couleurs nationales !

 

- Allez, patron, hips, remettez-nous ça !

 

Publié le 17/11/2020

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